L'évolution du pouvoir et des institutions dans les dynasties mérovingiennes et carolingiennes

Extraits

[...] Il va pour cela diffuser des textes de loi nommés capitulaires, pouvant légiférer dans tous les domaines. Il va transmettre ces capitulaires à ses comptes et ses ducs, représentants de son autorité sur le territoire. Pour surveiller ses vassaux, il va renforcer le rôle des Missi Dominici. Littéralement « envoyés du maître », ils sont envoyés deux par deux, un laïc et un ecclésiastique pour veiller à la bonne application des capitulaires, s'assurer du respect par les populations de la personne titulaire du pouvoir impérial, surveiller les comtes et les Ducs vassaux de l'empereur et recevoir les serments d'allégeance. [...]

[...] Cette chaîne de pouvoir remonte jusqu'au Roi qui compte parmi ses vassaux les Comtes, représentants du roi au travers du Royaume. Le pouvoir royal est donc délégué en chaîne à des vassaux administrant au nom et pour le compte du roi son royaume. Ce système vassalique existant déjà avant l'avènement des Carolingiens va permettre le succès des conquêtes militaires entreprises par Charlemagne, succès culminant le 25 décembre 800 lorsqu'il se fait sacrer empereur par le Pape Léon III. Après ce sacre, Charlemagne doit administrer son empire et va pour cela s'appuyer sur des émissaires, les Missi Dominici. [...]

[...] Avec un royaume grandissant, le Roi se voit obligé de céder une partie de son pouvoir à des institutions l'exerçant au nom et pour le compte de celui-ci. À ces agents administratifs est confié « la charge du Comté, du duché ou du patriciat en sorte que [ . ] les peuples habitant là vivent et soient administré par [son] gouvernement ». Cette citation est extraite du Formulaire de Marculf, une compilation d'actes juridiques composée vers 650. Contenant entre autres ce modèle d'acte de nomination du Comte, il est la preuve qu'une partie des pouvoirs du roi était exercée par un agent administratif local, le Comte. [...]

[...] Le pouvoir est au début du règne des Mérovingiens est un attribut personnel qui va au fil du temps être délégué au profit du Comte et du Maire du palais Un pouvoir personnel détenu par le roi des Francs Pour les sujets du royaume franc salien, l'idée d'État n'est pas aussi naturelle que chez les Romains. Le roi n'est pas considéré comme le roi de France, mais rex francorum soit roi des francs. Il est le souverain d'un peuple et non d'un État. De plus, les sujets lors de l'accession au trône d'un nouveau roi doivent prêter serment à la personne du roi et non à une institution comme le trône ou la couronne. [...]

[...] Ce système repose sur un contrat aux termes duquel un homme libre, le vassal, jure fidélité à un homme libre plus puissant que lui, son seigneur. En échange de ceci, le seigneur offre un bénéfice à son vassal, le plus souvent un domaine appelé fief, synonyme de pouvoir, mais il peut aussi confier l'exercice d'une charge publique administrative à son vassal. Le seigneur doit également protection à son vassal. En échange de ces concessions, le vassal doit le conseil et le service militaire à son seigneur. Cette fidélité contractuelle peut s'opérer en chaîne. [...]