Très longtemps, le droit a été lié à une dimension dogmatique et idéologique. Le dogme l'a souvent emporté sur la critique et le mythe l'a souvent emporté sur l'histoire. On peut résumer en disant que l'histoire de la pensée juridique a été marquée par la notion de tradition. On chercherait parmi les traditions à déterminer le vrai et le faux.
Cette distanciation nécessaire n'est peut-être pas la mieux adaptée. Il y a une autre manière, c'est de considérer historiquement ces systèmes explicatifs du droit. Emerge une première délimitation de la pensée juridique qui consiste à retracer l'histoire de la raison humaine qui s'efforce de construire la vie de l'homme en société. A ce titre, on dit que le droit est une science sociale.
Les Romains de l'Antiquité l'avait déjà perçu et exprimer par l'adage ubi sociétas, ibi jus (Là où il y a une société, il y a un droit) (...)
[...] Les soldats de Charlemagne sont aussi des missionnaires. Correcteur des erreurs (rector errantium, celui qui remet droit ceux qui errent, qui sont dans l‘erreur): ces erreurs sont essentiellement dogmatiques, religieuses, pour Alcuin, Charlemagne doit combattre les hérétiques. On verra donc Charlemagne élaborer une législation religieuse. Alcuin qualifie Charlemagne de nouveau David et de nouveau Constantin. Pour ça, le roi doit respecter la justice et l'équité qui relève du droit divin, dans ce cas, il pourra être pacificateur. Pacificateur : être pacificateur, c'est réaliser la pax, concordia et unanimitas (l'unanimité). [...]
[...] Certains jurisconsultes sont conscients de cette équation (droit positif=justice). L'auteur qui va s'attaquer à cela c'est Cicéron. 2. Cicéron et la pensée romaine classique Il est évident pour tous les auteurs qu'on ne peut pas extraire leur œuvre du contexte historique, ce qui est vrai pour tous les auteurs l'est particulièrement pour Cicéron. Il racontait qu'il était mal parti dans la vie en raison de son nom qui veut dire pois chiches dus à une disgrâce. Il est un avocat qui triomphe sur le registre de la vertu et la défense de la république. [...]
[...] Il ne peut y avoir de théorie du droit canonique que quand il y a une systématisation. C'est à Bologne que se forme une école de l'étude du droit canonique, animée par Gratien. Le décret que compose Gratien, c'est la réunion de près de 4000 textes de droit canoniques, ou de la tradition chrétienne. On trouve des décisions de papes, des canons de conciles, des adages moraux Gratien ordonne, structure, systématise ces fragments de textes, ces textes, il rédige même une préface dans laquelle il explique sa démarche. [...]
[...] Il est évident qu'il assimile volonté de Dieu et nature. Autre occurrence à propos de la justice : il écrit que comparé à la justice divine, la justice humaine est injustice On retrouve là la hiérarchisation et la nécessaire subordination des règles humaines aux règles divines. Ces notions sont présentées dans un livre, les Etymologies d'un érudit espagnol, St Isidore de Séville. Il écrit ces livres des origines sous forme encyclopédique. Nous sommes à la charnière du 6ème-7ème siècle. Il veut expliquer un certain nombre de notions par la signification première du mot qui les désigne. [...]
[...] À s'en tenir à cette définition, le droit naturel c'est la nécessité biologique. Au fond, le droit naturel c'est l'instinct qui est commun à tous les animaux, être humain inclus. Il n'y a pas de référence au plan moral et éthique. C'est une dimension effacée, ce qui à la lecture d'Ulpien justifie la loi du plus fort. On se rend compte à travers ce fragment que la science du droit romaine, la jurisprudence n'est pas une doctrine qui est portée à l'abstraction. [...]
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