Le droit est consubstantiel à la société, en ce qu'il a pour vocation de gouverner les rapports entre les hommes qui la composent. Or, cette consubstantialité suppose que le droit est tributaire d'une époque donnée et d'un lieu géographiquement déterminé. Partant, si le droit est inféodé à ces contingences, il semblerait que l'idée même d'une justice universelle soit compromise. Car si le droit est immanent à une société, il ne saurait la transcender pour s'universaliser.
L'enjeu est d'autant plus philosophique que l'idée d'une justice universelle suppose en substance qu'une uniformisation des législations s'opère, ce qui tendrait à ce qu'une seule loi commune se substitue à une multiplicité de lois dans des États aux histoires et aux coutumes différentes, parfois aux antipodes. La difficulté est telle qu'elle se pose avant davantage d'acuité si la règle de droit se prétend légitime.
[...] Si le droit est relatif aux temps et aux lieux, faut-il renoncer à l'idée d'une justice universelle ? Le droit est consubstantiel à la société, en ce qu'il a pour vocation de gouverner les rapports entre les hommes qui la composent. Or, cette consubstantialité suppose que le droit est tributaire d'une époque donnée et d'un lieu géographiquement déterminé. Partant, si le droit est inféodé à ces contingences, il semblerait que l'idée même d'une justice universelle soit compromise. Car si le droit est immanent à une société, il ne saurait la transcender pour s'universaliser. [...]
[...] Car le relativisme se fonde sur une idée de justice qu'il fustige pourtant. L'enjeu est d'autant plus important que le droit, pour pouvoir s'appliquer aux populations qui en sont les destinataires, doit nécessairement se targuer d'une forme de légitimité qui le rendrait intangible et dont la force obligatoire ne saurait être contestée. En effet, le droit doit nécessairement paraître légitime aux yeux de la population sinon elle serait dépourvue de l'opinio necesitatis qui la fait paraître obligatoire auprès des populations qui en sont les destinataires. [...]
[...] La relativité dont le droit est porteur obéit à l'impératif d'une justice universelle A. Une multiplicité des règles de droit rendue nécessaire L'on a vu que la relativité des règles de droit, inféodées à une époque et à un temps, ne saurait s'ériger en rempart contre le concept de justice universelle. Mais l'analyse qui est la nôtre s'exacerbe dans ce raisonnement, il semblerait même que le foisonnement de la multiplicité des règles de droit obéisse à un impératif, à une exigence nécessaire. [...]
[...] La règle de droit serait donc tributaire de considérations géographiques et temporelles. Si tel est le cas, l'idée d'une justice absolue et universelle semble impossible car la justice semble, conçue sous un tel vocable, immanente à une époque et à une société et ne saurait transcender ces contingences. Dès lors, l'idée d'une justice universelle qui serait la même pour tout homme, en tout temps et en tous lieux est un leurre qu'il convient de dissiper. Cet examen se vérifie à l'époque actuelle : la question d'une justice supranationale demeure la pierre d'achoppement des négociations entre Etats, qui ne parviennent pas à élaborer une justice commune supérieure à la justice nationale. [...]
[...] Or si tel est le cas, la justice serait le résultat d'un accord de volontés entre au moins eux parties contractantes. Partant, la justice ne serait qu'une convention. L'on est donc loin d'une justice universelle et universalisable. Ainsi, si la relativité du droit semble jeter le discrédit sur la possibilité d'une justice universelle, qui serait davantage un idéal qu'une réalité accessible à l'homme et aux institutions qu'il érige, il convient de voir cependant que la justice demeure la garantie nécessaire du droit. II. [...]
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