"Si les Grecs inventèrent la rationalité critique, l'égalité devant la loi et la science, les Romains mirent leur génie, par leurs magistrats et jurisconsultes, dans le droit en départageant la frontière du mien et du tien." (Marc Chevrier). Or, ceci est bien l'objectif du droit privé, qui veut régir les relations entre particuliers en définissant les droits et les obligations des uns par rapport aux autres.
Le droit privé est constitué de l'ensemble des règles de droit qui régissent les rapports entre les personnes physiques et morales. En France, comme de nombreux droits romano-germaniques, il est courant de l'opposer au droit public qui régit l'action de la puissance publique (...)
[...] Le dernier groupe a attrait au droit pénal, au droit public et au droit sacré. Cette loi est encore particulièrement archaïque présentant des dispositions pénales très sévères. De plus, le droit y est très mal distingué de la religion, la répression étant, par exemple, considérée comme une cérémonie purificatrice. - L'interpretatio La jurisprudence romaine se développe à travers le mécanisme de l'interpretatio qui va beaucoup plus loin que la jurisprudence moderne. En effet, d'une part, les jurisconsultes (prudentes) peuvent appliquer la loi à des situations qui ne sont pas prévues par elle, à partir du moment où la loi n'est pas ouvertement contradictoire avec cette application. [...]
[...] La justice de l'Ancien droit reste une affaire très privée que le magistrat n'a qu'à contrôler. L'arbitrage est, néanmoins, obligatoire. Le plaideur doit obtenir l'accord du magistrat au moyen des seules formules orales dites actions de la loi qui sont consacrées. Ensuite, l'affaire est jugée par un seul homme, nommé par le magistrat. Ce système est dit des actions de la loi puisque les citoyens n'ont de droits que si des formules juridiques les consacrent. Or, jusque-là, très peu de formules sont consacrées Le droit classique Les sources du droit évolue de façons différentes. [...]
[...] Les lois sont votées par des comices et tous les citoyens y sont soumis. Cependant, elles restent rares particulièrement en matière de droit privé. Les sénatus-consultes sont des avis et conseils émis par le Sénat qui prennent, progressivement, une place importante en tant que source du droit. Les plébiscites sont, à l'origine, des décisions de la plèbe et qui ne sont valables que pour elle. Cependant, au fur et à mesure, on considère que si ces décisions sont ratifiées par le Sénat, elles prennent un caractère général. [...]
[...] On donne à tout cela le nom de Corpus juris civilis, lequel constitue, aujourd'hui, le seul droit romain connut en Occident et la dernière expression du droit romain. Conclusion Le droit privé romain a réussi à survivre à la disparition de la civilisation romaine. D'une part, l'Eglise lui a emprunté de nombreux éléments qu'elle ensuite, transmis à l'Occident médiéval. D'autre part, la compilation de l'empereur Justinien a été redécouverte et étudiée en Occident à partir du XIIe siècle. Cette étude, menée notamment à l'Ecole de droit de Bologne, va provoquer l'émergence d'un mouvement intellectuel fondamental dans l'histoire de la pensée juridique. [...]
[...] - Le corpus juris civilis Cette période cache cependant un travail important de codification du droit (Code Grégorien, Hermogénien Cette codification culmine, au IVe siècle, avec l'empereur Justinien qui souhaite doter l'Empire d'une législation commune. Son initiative aboutie à la création de quatre compilations dites les Compilations de Justinien : Le Code, terminé en 529, rassemble toutes les constitutions impériales publiées d'Hadrien jusqu'à Justinien. Ce texte s'impose aux juges. Les différents livres traient du droit ecclésiastique, privé, pénal et public. Le Digeste regroupe les opinions des jurisconsultes rassemblées dans les divers édits et est promulgué en 533. [...]
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