Droit naturel ou positivisme juridique, une alternative de notions au contenu a priori différent. La première prône l'existence d'un droit idéal et supérieur tandis que la seconde affirme que seules les règles de droit positif (ensemble des règles en vigueur dans un Etat) ont une valeur juridique.
Du Moyen Âge au XIXe siècle, des avis très différents sur la question ont été exposés par divers auteurs et courants de pensée. Cette alternative semble donc se transformer en véritable dilemme. Pourtant, si dilemme il y a, nous pouvons nous interroger sur sa raison d'être. En effet, y a-t-il matière à opposer ces deux notions ? N'y a-t-il pas entre elles une convergence au lieu d'une divergence ?
Pour les partisans du positivisme juridique, le droit positif est un ensemble de phénomènes qui prennent place dans le temps et l'espace (exemple : les Codes sont datés), à la différence du droit naturel, qui sépparente davantage à la métaphysique, à des valeurs (justice, morale, liberté…). D'autre part, les courants positivistes estiment vaine toute activité de l'esprit prétendant dépasser l'observation des phénomènes et de leurs relations mutuelles tandis que le droit naturel peut être défini comme des principes immuables découverts par la raison.
[...] Il semble donc bien que le positivisme juridique et le droit naturel ont des points en commun. Une relation d'interdépendance Tout d'abord, le rôle du droit naturel dans le droit positif est triple selon S. Goyard-Fabre et R. Sève. Il est supplétif (il comble les lacunes commises par le législateur), créateur (il influe sur l'élaboration d'une législation nouvelle) et il contrôle l'œuvre du législateur (il fixe des bornes que le droit positif ne saurait transgresser). De plus, le droit naturel a besoin du droit positif, car ce dernier le rend plus accessible, le promulgue. [...]
[...] Quant au juge, il ne dispose pas du pouvoir de vérifier si la loi est conforme aux exigences d'un ordre supérieur. [...]
[...] Deux notions étroitement liées Les ressemblances entre les deux doctrines Tout d'abord, le droit naturel et le droit positif ont un idéal commun de justice. En effet, le droit positif fixe les mesures précises qu'il convient de respecter si l'on entend agir avec justice, donc pour respecter le droit naturel. De plus, l'un et l'autre ont un texte en commun, la Constitution. En effet, lors de l'époque des Lumières, les philosophes ont laïcisé le droit naturel, dont la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789) est la transcription (expression des droits, devoirs et libertés fondamentaux). [...]
[...] Droit naturel ou positivisme juridique ? Droit naturel ou positivisme juridique, une alternative de notions au contenu a priori différent. La première prône l'existence d'un droit idéal et supérieur tandis que la seconde affirme que seules les règles de droit positif (ensemble des règles en vigueur dans un État) ont une valeur juridique. Du Moyen Âge au XIXe siècle, des avis très différents sur la question ont été exposés par divers auteurs et courants de pensée. Cette alternative semble donc se transformer en véritable dilemme. [...]
[...] Pourtant, les adeptes de la doctrine du droit naturel critiquent cette attitude, car elle ne dispense pas d'une philosophie du droit et de sa science si on a le souci de la justifier. Le droit naturel permettrait donc une spiritualisation et une universalisation du droit positif qui lui ferait défaut. On peut ainsi prendre l'exemple de Gen, auteur de Science et technique en droit privé positif, qui a invité les juristes à rechercher les "sources réelles" de leur discipline ; invitation partiellement entendue, car cela a seulement abouti à l'adjonction de la jurisprudence à la loi. Cet argument est donc en défaveur du positivisme juridique. [...]
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