Droit naturel classique, droit naturel moderne, bloc de constitutionnalité, droit positif, Platon, Aristote, humanisme, protestantisme, politique idéale, anéantissement des conflits
Les concepts de droit naturel et de loi naturelle viennent d'auteurs ayant pensé les fondements du droit et sa légitimité depuis l'Antiquité jusqu'à, plus rarement toutefois, nos jours. Il est en effet difficilement imaginable, aujourd'hui, qu'un juge validât ou censurât une disposition au motif qu'elle est conforme ou non aux règles de la nature. Il est néanmoins intéressant de remarquer que le Conseil constitutionnel, qui veille chaque jour au respect du bloc de constitutionnalité, veille ainsi à celui de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, où les droits naturels de l'homme sont cités trois fois. La Déclaration distingue les droits naturels de la loi ; ainsi, les droits positifs, produits et édictés par la volonté des hommes - les lois et les conventions -, ne se confondent-ils pas avec les droits naturellement attachés aux hommes, même si en l'occurrence, le droit naturel est inscrit dans le droit positif, et c'est sans doute en cela que le Conseil les défend.
[...] Il permet de repenser le droit positif applicable au regard de ce droit connaissable par la raison des hommes modernes. Pour certains modernes, la paix sociale résulte d'un contrat social. [...]
[...] Il existe forcément, qu'il soit préalable et constaté par la raison ou qu'on le pense par la raison, le bon et la justice d'une vérité immuable et universelle, et les droits qui en découlent sont légitimes. B. Un lien entre droit naturel, justice et organisation politique Les deux conceptions du droit naturel fondent des réflexions au sujet d'un droit et d'une organisation politique juste et légitime, soustraites au conflit. Pour Platon, chaque chose tend au bien ; et le bien d'une chose, c'est aussi sa vertu. [...]
[...] Et réciproquement, la vertu ne peut être connue que par le philosophe, donc il est naturel et bon qu'il gouverne, c'est le philosophe- roi. L'institution politique fait advenir la nature. Comme dans le droit naturel moderne, la nature sert à fonder et à justifier un certain contenu politique, de le soustraire au conflit pour lui donner raison. Platon entend restaurer le lien entre nature et loi : certes la justice est conforme à la nature, mais la nature vraie des choses s'exprime dans la loi. [...]
[...] De fait, les raisonnements des deux écoles de droit naturel divergent. II. Droit naturel classique et droit naturel moderne : deux raisonnements différents Deux points différencient fondamentalement les deux conceptions du droit naturel : la place de l'homme et les finalités de justice et d'organisations politiques A. Deux conceptions de la place de l'homme différentes Pour les penseurs grecs, le droit des hommes a un fondement naturel, car il s'inscrit dans une nature universelle, le juste et la vertu se connaissent par la raison. [...]
[...] Pourtant c'est aussi la nature qui le commande. Il est remarquable alors que si à l'époque classique on invoque, comme à l'époque moderne, la nature pour appréhender les droits attachés à l'homme, les raisonnements mènent à des résultats différents. Il semble dès lors que c'est le concept de nature lui-même qui diffère et qui évolue. C'est pourquoi il est pertinent de se demander en quel sens leur conception de la nature différencie de l'appréhension du droit naturel des penseurs classiques de celle des penseurs modernes. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture