L'échec de la IIIème République doit s'analyser par l'application qui est faite de la séparation des pouvoirs. Ainsi quelle place l'exécutif et le législatif ont-ils respectivement dans cette IIIe République ?
[...] Le pouvoir présidentiel devient purement nominal, dans tous les actes juridiques qu'il signe, dans tous les discours qu'il prononce, le chef de l'Etat doit suivre avis formulé par ses ministres qui ne sont plus ses subordonnés. Il devient leur simple porte-parole. Le contreseing présidentiel symbolise l'appropriation du pouvoir présidentiel par les ministres, ministres qui sont désormais choisis au sein des chambres. La signature du chef de l'Etat donne sa forme indispensable à la volonté ministérielle mais n'exprime nullement la volonté présidentielle. Le parlement est souverain, il détermine la loi qu'elle soit ordinaire, organique ou constitutionnelle. En tant que représentant du peuple, il ne trouve sa limite que dans le renouvellement de la législature. [...]
[...] Mais la IIIe République n'a vraiment débuté qu'en 1875 avec les 3 lois constitutionnelles. Entre 1870 et 1875, la République est proclamée mais les constituants ne mettent en place que des institutions provisoires. Quant à la date du 10 juillet 1940, elle constitue la fin de la IIIe République si l'on veut bien admettre l'irrégularité de la délégation du pouvoir constituant au maréchal Pétain. Néanmoins, le référendum du 21 octobre 1945 a confirmé démocratiquement cette fin. Le régime parlementaire s'est mis en place de manière empirique durant les premières années de la IIIe République, une séparation des pouvoirs s'est en quelque sorte installée d'elle-même. [...]
[...] Il prend l'habitude de ne nommer que des ministres ayant sa confiance. Après les élections générales de 1876, gagnées par les Républicains, il refuse d'appeler un chef de gouvernement issu de cette majorité et nomme un conservateur. Cela confirme la tendance à faire évoluer le régime vers un parlementarisme dualiste. Une crise s'installe rapidement. Dufaure, qui était à la tête du gouvernement, est contraint de démissionner et est remplacé par Jules Simon qui tente de concilier la confiance du Président et celle de l'Assemblée. [...]
[...] Après Millerand, plus aucun chef de l'Etat ne réussit à mener une action personnelle. Finalement, le Président de la IIIe République était face à un certain dilemme : se tenir à une fonction présidentielle effacée ou tenter de prendre position et être contraint au départ. Par exemple, la Chambre des députés a contraint au départ Alexandre Millerand qui voulait imposer une interprétation présidentielle de la Constitution. A quelques rares exemples près, la IIIe République aura imposé une fonction présidentielle effacée par un déséquilibre des pouvoirs en faveur des chambres qui a eu pour conséquences l'instabilité gouvernementale. [...]
[...] On aurait pu y voir un affaiblissement de l'exécutif mais l'ascendant de Thiers sur les citoyens et l'Assemblée se développe rapidement. Sa présence à l'Assemblée ne cesse de le renforcer mais la constitution de Broglie le prive d'une influence directe sur les chambres, qu'il n'exerçait que dans les débats et par conséquent, le mettait à l'écart de la politique intérieure. L'exécutif est rapidement mis dans l'impossibilité d'être autre chose que l'instrument de l'Assemblée. Après la chute de Thiers le 24 mai 1873, Mac-Mahon est élu Président de la République. [...]
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