Comment le suffrage universel est-il devenu une tradition républicaine ?

Extraits

[...] De 1789 à 1792, le roi ne gouverne plus seul ; il partage son pouvoir avec une assemblée de députés chargée de faire les lois et les pouvoirs exécutif et législatif sont séparés. La France n'est plus une monarchie absolue mais une monarchie constitutionnelle. Cette monarchie n'est pas démocratique car seuls les citoyens riches ont le droit de voter et d'être élus ; ce suffrage est dit "censitaire". Le roi de France n'accepte pas ces réformes. La guerre éclate en 1792 et va perdurer jusqu'en 1815. Le roi va être accusé de trahison et va être emprisonné en 1792. [...]

[...] Ce vote marque un tournant dans l'évolution conservatrice du régime. Celle-ci a porté la durée de domicile exigée de six mois à trois ans, et a étendu le champ des incapacités. De plus, la loi du 31 mai a ôté le droit de vote à près de trois millions d'électeurs (leur nombre passant environ de à 000) ; elle a supprimé de fait le suffrage universel masculin. Les nouvelles dispositions de la loi électorale ont dans un premier temps frappées les ouvriers itinérants (compagnons faisant leur tour de France, ouvriers chassés par la crise, migrants de toutes sortes). [...]

[...] Le rejet du suffrage universel en 1850 Malgré les résultats modérés des premiers scrutins au suffrage universel en 1848, les conservateurs de la Seconde République ont rapidement cherché à canaliser l'exercice du droit de vote en lui imposant diverses limites. Jusqu'à la fin de l'année 1849, l'idée était plutôt de "circonvenir" le suffrage plutôt que le remettre radicalement en cause. À partir de 1850, les attaques se renforcent. Le 22 janvier 1850, le journal légitimiste L'Assemblée nationale présente ainsi un projet de réforme électorale extrémiste visant à substituer au suffrage universel direct un scrutin à plusieurs degrés. Le suffrage universel va connaître de multiples limites avec la loi du 31 mai 1850. [...]

[...] Mais il n'était toujours pas entièrement universel car les femmes étaient exclues de ce droit. En effet, celles-ci n'ont acquis ce droit qu'en 1944. Durant cette période, le Parlement détenait l'essentiel du pouvoir. Il était composé de la chambre des députés, élus pour quatre ans au suffrage universel et du Sénat élu au suffrage restreint et indirect. Les ministres étaient responsables devant les deux chambres. Cependant, ces premières élections étaient bien peu semblables à celles que nous connaissons. En effet, il a fallu encore plusieurs décennies pour que la relation électorale mette en oeuvre des opinions politiques personnelles et non des solidarités locales ou des dépendances sociales. [...]

[...] Celle-ci a remis en place le suffrage universel masculin à partir de 21 ans sans aucune restriction. Cette République se pose d'emblée comme celle qui veut donner le pouvoir au peuple, elle s'inscrit dans la continuité de la Révolution française. En effet, il n'y a plus de privilège (comme la fortune) qui établit la citoyenneté. L'assemblée constituante sera élue au suffrage universel direct. Cette mise en place du suffrage universel peut être considérée comme dangereuse étant donné que cette nouvelle masse d'électeurs dit "rurale" risque d'être influencée par leur maître naturel, les châtelains et les notables. [...]