La dignité, fondement des libertés fondamentales ?

Extraits

[...] Toutefois, est-ce LE fondement des droits fondamentaux ? II Les limites du principe de dignité Le principe de dignité connaît un essor important ces dernières années notamment avec les débats sur la bioéthique toutefois s'il apparaît comme un principe défendant l'être humain, il est opposé à d'autres principes également inhérents aux Droits de l'Homme dont les défenseurs critiquent notamment la subjectivité du principe de dignité A Un principe concurrencé D'après Bertrand Mathieu, dans un système fondé sur la dignité, ce principe est indérogeable, car attenter à la dignité de quelqu'un serait ne pas lui reconnaître la nature humaine. [...]

[...] Enfin, le respect dû par la personne elle-même aux tiers, cette dernière conception renvoie à des considérations plus éthiques. Ces trois dimensions de la dignité donnent un large champ d'application au principe ce qui peut rendre perplexe étant donné sa signification et sa portée incertaine. Le juge constitutionnel a consacré la sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toute forme d'asservissement et de dégradation comme un principe constitutionnel dans sa décision du 27 juillet 1994 relative aux lois de bioéthique. [...]

[...] Pour Bertrand Mathieu, la dignité constitue le fondement même des droits fondamentaux et de leur caractère inaliénable et sacré. Dans son acceptation commune, la dignité renvoie aux notions de respect, de considération, d'estime. Dès lors, ce principe paraît inhérent aux Droits de l'Homme qui place l'individu au centre du système, c'est un droit objectif. D'ailleurs, cela se traduit notamment par le changement d'application du mot dignité avec l'apparition des Droits de l'Homme. Au départ, la dignité était surtout liée à la fonction, un sens que l'on retrouve dans le mot dignitaire il symbolisait l'aristocratie et le respect dû aux fonctions prestigieuses. [...]

[...] S'il est indispensable, et l'un des fondements des droits fondamentaux, le principe de dignité reste un concept subjectif qui peut toujours être remis en question. Il apparaît dès lors plus logique de voir ce principe comme un droit objectif c'est-à-dire un principe directeur, comme c'est plutôt le cas aujourd'hui, et de laisser la charge au législateur de réguler ce principe afin de ne pas transformer le pouvoir d'interprétation du juge en pouvoir créateur de normes. Olivier Cayla, Dignité humaine : le plus fou des concepts, in Le monde du 31 janvier 2003 p.14 Bertrand Mathieu, Pour une reconnaissance des principes matriciels en matière de protection constitutionnelle des droits de l'Homme, D p.211 Charlotte Girard, Stéphanie Hennette-Vauchez, Introduction in La dignité de la personne humaine. [...]

[...] La dignité, fondement des libertés fondamentales ? Dissertation 6 La dignité, fondement des libertés fondamentales ? De l'affaire Dieudonné aux lois de bioéthique, deux sujets a priori sans liens, un même mot revient sans cesse, la dignité Cela traduit l'importance prise par le concept ces dernières années dans les débats touchant les libertés fondamentales de l'individu. Les droits fondamentaux peuvent se définir comme l'ensemble des droits primordiaux de l'individu assurés dans un État de droit. Ces droits sont par essence subjectifs, car ils renvoient à des valeurs propres à la société. [...]