Dictionnaire de droit et de pratique, Claude-Joseph de Ferrière, pensée juridique, la loi est dieu, système juridique, rôle de la jurisprudence, législateur
Le divin a joué, dans le droit, dans nos lois, un rôle prépondérant jusqu'à la fin du XXe siècle, où régnaient ensemble Dieu et Justice. Le dictionnaire de droit et de pratique, de Claude-Joseph de Ferrière, écrit en 1740, en est un témoignage probant. Ce dictionnaire didactique et juridique visait à définir les termes du droit, et plus généralement le droit, - qui est une reprise du dictionnaire de son père, Claude de Ferrière - et de ce fait, était une base essentielle pour les juristes. En effet Claude Joseph de Ferrière était lui-même un juriste français, et s'était donné le rôle d'être un relais de la pensée juridique par ce dictionnaire. Cette analyse du droit, qu'il s'est donné de faire, illustre la conception juridique de l'époque, et notamment les rapports du droit et de la religion : dans le contexte, de la monarchie absolue du 18e siècle, seuls Louis XV et Dieu étaient source de droit et de pouvoir. C'est ainsi que Claude-Joseph de Ferrière, nous explique dans cet extrait, le lien très étroit, et cohérent du Dieu et du prince dans le pouvoir de faire les lois.
[...] La loi est Dieu Dans ce système juridique, où, le droit et le divin ne sont pas distincts, il s'agissait pour De Ferrière, de définir la source du droit, et notamment des lois, à travers Dieu, qui a su depuis toujours dicter le bien et le mal, par la bible, pour créer des rapports justes entres les hommes. A. Loi divine, Loi du bien C.-J. de Ferrière, introduit d'abord l'importance de la Loi, en effet la loi n'est pas n'importe quel droit, et il n'appartient pas à n'importe qui. [...]
[...] Et c'est la conditio sine qua non pour que l'homme, ou « les sujets » selon l'auteur, puissent vivre dans un corps social, une société juste. La Loi doit être indépendante de l'homme. C'est ainsi que l'on comprend, par sa définition, que pour le respect de ces lois, il ne faut pas seulement qu'elles soient considérées comme justes par l'homme, mais que la figure d'autorité, le monarque, qui les ordonne, et les fait appliquer, soit tout aussi légitime que Dieu. II. Le législateur de Dieu Le législateur n'est pas n'importe quelle personne, elle est élue par Dieu, ce pouvoir lui est attribué en toute confiance pour plusieurs raisons. [...]
[...] En effet, qui de mieux pour interpréter que celui qui se fait dicter la loi ? De Ferrière nous décrit cette jurisprudence qui doit être d'« une plus grande perfection » pour éviter que l'homme puisse l'interpréter autrement que Dieu l'aurait voulu. Car l'homme, même si Dieu lui donne la « raison », n'est pas parfait, et en voulant interpréter ou faire la loi par lui-même, il risquerait de rendre la loi injuste et imparfaite. En somme, il n'est pas en mesure d'ajouter à la loi autre que chose que sa soumission et son respect. [...]
[...] Le législateur est donc une personne supérieure par le droit que lui confère Dieu, mais on lui trouve aussi une autre explication. B. Le législateur : l'instrument du juste On comprend finalement que par sa conception, le législateur n'est supérieur que par le fait qu'il est l'intermédiaire de Dieu et du peuple. Il n'est que le moyen des Lois, et donc de la justice, il n'y a pas de supériorité réelle à lui voir conférer ce droit, mais une légitimité totale, celle de Dieu. [...]
[...] Le dictionnaire de droit et de pratique, de Claude-Joseph de Ferrière, écrit en 1740, en est un témoignage probant. Ce dictionnaire didactique et juridique visait à définir les termes du droit, et plus généralement le droit, — qui est une reprise du dictionnaire de son père, Claude de Ferrière — et de ce fait, était une base essentielle pour les juristes. En effet Claude Joseph de Ferrière était lui-même un juriste français, et s'était donné le rôle d'être un relais de la pensée juridique par ce dictionnaire. [...]
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