Réflexion (niveau Bac +3) sur la nature du contrat social démocratique, la désobéissance civile peut-elle être légitimée, et au nom de quels principes ? En portant un regard historique sur ce concept, ne doit-on pas préférer le terme de désobéissance civique ?
[...] Dans une même logique contractualiste, Rousseau voit dans l'obéissance de l'Homme son émancipation. Selon lui, désobéir est un non sens : Quiconque refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps: ce qui ne signifie autre chose sinon qu'on le forcera à être libre De plus, la loi est l'expression de la volonté générale ; les citoyens ne sont plus confrontés à l'arbitraire du Roi puisqu'ils énoncent la loi et qu'elle est faite pour le bien commun. [...]
[...] Rénovateurs de la théorie du tyrannicide, les monarchomaques développent l'idée qu'en persécutant la vraie religion, le roi viole le contrat conclu entre Dieu et le peuple, légitimant ainsi la révolte. Plus tard, Saint Thomas d'Aquin considère qu'une loi injuste en tant qu'acte de violence n'est pas une loi : la loi naturelle est violée par les lois humaines[3]. Avec La Boétie, la contestation devient possible puisque l'autorité n'est plus un attribut naturel. Elle peut donc être mise en cause et la tyrannie évitée. L'idée d'Hommes libres en tant qu'acteurs de la Cité émerge. [...]
[...] Camille Ingouf Histoire et droits des Etats Des monarchomaques à José Bové, la dynamique historique de la désobéissance Entendez-vous qu'il faut se soumettre aux lois de la société dont on est membre ? Il n'y a pas de difficulté à cela ; prétendez-vous que si ces lois sont mauvaises, il faut garder le silence ? Ce sera peut-être votre avis, mais comment le législateur reconnaîtra-t-il le vice de son administration, le défaut de ses lois, si personne n'ose élever la voix ? [...]
[...] Entendue comme le refus de se soumettre à une loi jugée injuste par ceux qui la contestent, la notion de désobéissance civile est plus problématique. Véritable interrogation sur la nature du contrat social démocratique, la désobéissance civile peut-elle être légitimée, et au nom de quels principes ? En portant un regard historique sur ce concept, ne doit-on pas préférer le terme de désobéissance civique ? Si l'obéissance à la loi de la majorité constitue la base de la démocratie, la contestation créatrice témoigne de la volonté de se réapproprier une souveraineté effective et d'évoluer vers un Etat de Droit. (Des)obéir ? [...]
[...] Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. ROUSSEAU J.-J., Du contrat social, chapitre I Les lois peuvent être injustes d'une autre manière, écrit-il : par leur opposition au bien divin ; telles sont les lois tyranniques qui poussent à l'idolâtrie ou à toute autre conduite opposée à la loi divine. Il n'est jamais permis d'observer de telles lois car il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux Hommes (Acte 29) THOREAU H.-D., La désobéissance civile : du devoir de désobéissance civique. [...]
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