De la démocratie en Amérique, volume II, Alexis de Tocqueville, 1840, États-Unis, opinion publique, démocratie américaine, régime politique, instrumentaliser l'individu
Le texte étudié est extrait d'un livre d'Alexis de Tocqueville De la démocratie en Amérique, volume II, écrit en 1840. Tocqueville fut un philosophe, homme politique et écrivain français principalement connu pour ses analyses de la Révolution française et de la démocratie américaine. En 1840, date d'écriture de l'extrait étudié, la France fonctionnait sous le régime de la monarchie, qui est un régime politique où le pouvoir est détenu par un chef unique appelé souverain.
[...] Ils font ainsi prévaloir leur intérêt personnel qui sera traduit au travers de leur opinion et mettent en conséquence en danger la démocratie, pourtant censée garantir le bien de tous. Ainsi, si à l'origine la démocratie pouvait être considérée comme le meilleur des régimes, garantissant l'intérêt de la collectivité, l'égalité et la liberté au travers de l'expression du peuple, elle tendrait, selon Tocqueville, vers des vices tels que la tyrannie de la majorité ou encore l'individualisme et le matérialisme, niant paradoxalement les valeurs qu'elle souhaitait pourtant garantir. [...]
[...] Un régime despotique favorisant la majorité Alexis de Tocqueville commence par assimiler la démocratie avec un régime qui lui est pourtant antinomique : le despotisme. En effet, à l'instar d'une dictature, le despotisme est un régime dans lequel la souveraineté est exercée par une autorité unique qui dispose d'un pouvoir absolu qui est souvent autoritaire, tyrannique, voire oppressif, pour tous ceux qui lui sont soumis. Étant un auteur français dans la période post révolutionnaire, après un combat souhaitant mettre fin à la monarchie absolue et donner plus de droits et libertés aux individus, il n'est pas étonnant que Tocqueville ait une vision négative des régimes despotiques. [...]
[...] La critique du pouvoir issu du modèle démocratique Après avoir critiqué la démocratie en elle-même, Tocqueville se montre également accusateur envers le pouvoir qui en est issu. En effet, si l'État a été créé par la société afin d'agir en faveur de cette dernière, il apparaît néanmoins trop « paternaliste » et démagogue et entraînerait l'instrumentalisation de l'individu allant jusqu'à réduire son libre arbitre A. Un état trop paternaliste et démagogique Dans cet extrait, Tocqueville parle d'un « pouvoir immense et tutélaire ». Ce pouvoir désigne le représentant que le peuple a élu grâce à la démocratie. [...]
[...] En conséquence, il apparaît intéressant de se demander quels sont les travers de la démocratie qui apparaît pourtant comme « le meilleur » ou « le moins mauvais » des régimes ainsi que ceux du pouvoir politique issu de cette dernière. Afin de répondre à cette question, Tocqueville critique, à titre liminaire, l'opinion publique et la démocratie qu'il envisage comme un régime despotique favorisant la majorité et l'égocentrisme de l'Homme puis, subséquemment, l'auteur aborde la question du représentant du peuple en en faisant une critique exposant les vices paternalistes et démagogiques auquel ce dernier est tenté de succomber et la manière dont il instrumentalise le citoyen (II). [...]
[...] Une instrumentalisation de l'individu par l'état L'individu se retrouve ainsi seul face à l'État. Outre cet aspect paternaliste et démagogue du pouvoir, ce dernier aurait même tendance à instrumentaliser l'individu et à diminuer son libre arbitre. Tocqueville affirme que de jour en jour, l'Etat rend « moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre ; qu'il renferme l'action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même ». L'auteur affirme par-là que l'omniprésence de l'État entraîne ainsi une diminution du recours à l'avis du citoyen, lui-même influencé par le pouvoir en place, encore une fois trop paternaliste et démagogue. [...]
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