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En se rapprochant des mouvements de 1789 dans la geste révolutionnaire, les Gilets jaunes ont porté en eux la volonté de mettre fin au nouvel Ancien Monde incarné par le président Emmanuel Macron. Les plus radicaux reprennent la logique de la table rase en scandant des slogans demandant la démission du président. Ces épisodes insurrectionnels ont fait couler beaucoup d'encre dans les médias, qui ont immédiatement qualifié ces « Actes » de révolution, sans le recul nécessaire pour qualifier un épisode ainsi. Étymologiquement, la révolution vient du latin volvere qui a donné volte, valse, un mouvement circulaire. Longtemps arrimée à sa valeur astronomique, premier sens de ce terme de révolution, la révolution serait donc un retour à une situation initiale, un retour au semblable ; la révolution comme restauration. Or, comme le dit Kant en 1787 lorsqu'il parle de révolution copernicienne, la révolution - au sens politique - constituerait une rupture profonde de l'ordre politique établi, c'est-à-dire de la structure des institutions, des pratiques politiques et des personnages à la tête de l'État. La révolution s'oppose à un conservatisme et aux traditions définissant un ordre garant d'une hiérarchie sociale et politique. C'est une remise en cause des fondements de l'État, que les révolutionnaires considèrent comme injustes et révolus. La Révolution peut se définir comme un mouvement collectif, humain et conflictuel.
[...] Alors, à quelles conditions la révolution est-elle réussie ? Toutes révolutions échouent d'une manière ou d'une autre, soit dans son objet de départ, soit dans ses dérives, soit dans la répression dont elle est la cible. Or c'est justement l'échec des révolutions qui les inscrit dans la postérité et qui transporte les idéaux révolutionnaires. S'il semble que la révolution appartienne au passé, les mouvements actuels de désobéissance civile concernant l'environnement, les droits des minorités ou encore le mouvement des Gilets jaunes réactivent les mouvements révolutionnaires. [...]
[...] Pour lui, le génie est source d'art, donc les révolutions artistiques sont au fondement de la création artistique. « Le génie est le talent (don naturel), qui donne les règles à l'art. Puisque le talent, comme faculté productive innée de l'artiste, appartient lui-même à la nature, on pourrait s'exprimer ainsi : le génie est à la disposition innée de l'esprit (ingenium) par laquelle la nature donne les règles à l'art », écrit-il dans La critique de la faculté de juger (1790). [...]
[...] Pour qu'une révolution éclate, la conscience de ce passé est tout aussi importante que l'existence de ce passé. Dans son ouvrage Le Shah paru en 1982, Ryszard Kapuscinski l'exprime ainsi, « les causes d'une révolution sont à chercher dans les facteurs objectifs : misère généralisée, oppression, abus scandaleux. Bien que juste, cette vision demeure unilatérale. En effet, ces facteurs se trouvent réunis dans une centaine de pays sans jamais ou presque provoquer de révolution. Il faut qu'il y ait conscience de la pauvreté, conscience de l'oppression ». [...]
[...] La violence, qui caractérise la révolution, constitue une régression, et la révolution en elle-même n'apporte pas nécessairement un changement vers le progrès. Néanmoins, la société contemporaine montre que la notion de révolution se réinvente, pour empêcher les dérives que la volonté de faire table rase peut amener. Une réinvention de la notion de révolution La Révolution s'inscrit sur le temps : long dans le passé, mais aussi dans sa réalisation. C'est ce que les révolutionnaires contemporains font, en réinventant la révolution, qui prend la forme d'une révolution progressive, non violente, mais aussi davantage créatrice que destructrice. [...]
[...] En ce sens, il s'agit moins de révolution au sens strict que d'évolution en profondeur de manière progressive. Le sociologue Erik Olin Wright est quant à lui plus radical dans sa manière de penser. Il considère qu'il n'est pas envisageable de voir le capitalisme se transformer de manière radicale et qu'une révolution n'est pas possible. Il faut donc envisager une autre manière de penser le changement, non pas par un changement brutal, mais par une série de petits changements successifs. [...]
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