droit romain, régime de la personnalité des lois, droit barbare, loi territoriale, féodalité, norme juridique, coutume, système juridique, ius commune, absolutisme, République, Montesquieu, Code justinien
À la chute de l'Empire romain en Occident, le droit romain va progressivement connaitre un recul important fort des invasions barbares, vikings ou encore arabes. Alors que le droit romain va prospérer et être conservé parallèlement en Orient, en Occident, dans un premier temps, le système juridique romain persistera chez les Gallo-Romains en terres barbares par le système de personnalité des lois, puis par une l'interprétation du droit romain par les peuples barbares. Pourtant, peu à peu, le système va être remplacé par un système de lois territoriales à partir de l'époque carolingienne avec l'essor de la féodalité afin de ramener l'unité et l'ordre dans un empire divisé par les lois applicables et leurs sujets. La religion, héritage primaire de Rome, va prospérer et réussir à imposer ses propres normes en Occident tandis que des clivages importants vont se former entre les régions dans lesquelles le droit romain sera totalement désuet et d'autres, bien plus romanisées, qui connaitront une persistance de ce droit au côté de la coutume barbare.
[...] Le droit médiéval est divisé et immensément complexe par nombreuses entités affirme The medieval Ius Commune par Antonio Pardoa-Schioppa. Ce ius commune va ainsi s'imposer comme une structure des droits positifs commune autour des valeurs romaines aux différentes entités politiques étatiques européennes et revitaliser le droit romain en témoignant de son retour sur le devant de la scène juridique par une immuabilité et une capacité à répondre à toutes situations ainsi qu'un élan de généralité qui fera son prestige jusqu'au XVe siècle et influencera avant et au-delà tout autant la constitution des institutions juridiques. [...]
[...] Dans quelle mesure le droit néo-romain (XXIIe au XVe siècle) va-t-il resurgir dans la société du Moyen-Âge des siècles après son acmé et se reformer, s'étendre et incarner une unité du droit en coïncidence avec les enjeux de la société, ses évolutions et la fracture juridique ? « Il n'y a rien de si puissant qu'une république où l'on observe les lois non par crainte, mais par passion comme le fit Rome. » - Montesquieu dans Grandeur et décadence des Romains, IV. [...]
[...] C'est ainsi que se justifie l'apparition du courant des commentateurs, un mouvement parallèle à celui des gloses qui nait à l'université du droit romain d'Orléans, alors un centre majeur de l'étude du droit romain au XIIIe siècle. Claire Lovisi dans Introduction historique au droit va intégrer cette pratique dans une interprétation rationnelle et pratique, alors déjà essentielle pour les romanistes. Ces derniers vont favoriser une interprétation par l'actualité en commentant audacieusement les compilations en écart avec texte et ce dans afin de faciliter l'utilisation du droit aux praticiens et de le rendre plus applicable aux évolutions de la société entre l'époque du code Justinien et le quasi-bas moyen-âge. [...]
[...] Ce courant a permis de consolider le regain en intérêt et en application du droit romain et sa diffusion non pas seulement en tant que sujet d'étude, mais en tant que droit applicable en Occident en passant de l'académisme des gloses aux soucis pratiques, affirme Jacqueline Barbin dans l'encyclopédie universalis. Cet angle interprétatif du droit va s'avérer décisif dans la continuité juridique médiévale, car il regroupe alors les codes en recueils d'un degré de rigueur et d'unité supérieur. En outre, c'est l'étape qui va enrichir le droit romain en une entité capable de retrouver sa légitimité antique au Moyen-Âge en Occident. [...]
[...] Jobbé-Duval va ainsi proposer un objet d'étude riche et complexe à ressaisir, c'est ainsi que vont se former des enseignements spécifiques du droit romain dédié à son étude, et ce partout en Europe. La propagation de ce dernier va initialement se faire par des écoles fondées dans toute l'Europe hommes formés au droit romain qui seront souvent la condition d'existence de ces écoles garantissant la survie du droit romain d'élève en élève, affirme Jean Gaudemet dans Le droit romain dans la pratique chez les docteurs aux XIe et XIIe siècles. [...]
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