Après avoir présenté les grandes lignes de la morale kantienne telle qu'elle est développée dans les Fondements, en nous concentrant sur les paragraphes 129 à 157 des Principes de la philosophie du droit, consacrés au bien et à la conscience morale et au passage de la moralité à la réalité morale, on tâchera de présenter la reprise critique que Hegel fait de la morale de Kant, ainsi que la morale “concrète” qu'il prétend substituer à ce qu'il dénonce comme un “formalisme vide”.
[...] Cela signifie donc, dans le cas qui nous intéresse que la Moralité, en fait une reprise de la morale kantienne à travers les concepts de Hegel, n'est aucunement un aboutissement mais n'est qu'une étape de la dialectique, l'antithèse. La première partie du livre qui était consacrée au Droit abstrait a montré l'insuffisance de celui-ci (à travers le crime et la peine), d'où la légitimité de passer à un niveau ultérieur dans le déploiement de l'Idée de liberté, la Moralité. Celle-ci s'articule en trois moments : la résolution et la faute, l'intention et le bien-être, et la bien et la conscience morale. [...]
[...] Hegel critique cette théorie en deux temps : dans la partie des Principes de la philosophie de droit intulée Moralité” il reprend les idées de Kant en les reformulant avec ses propres concepts, puis en vient à montrer les limites d'une telle conception de la morale, trop subjective et qui donc rate l'absolu, qui seul réside dans l'intersubjectivité et l'objectivité morale des institutions et de la vie politique. C'est l'objet de la dernière partie des Principes, la Sittlichkeit où Hegel développe sa propre théorie morale en trois temps : la famille, la société civile bourgeoise et l'État, la morale culminant véritablement dans l'État où chacun et tous se retrouvent dans des pratiques reconnues et conscientes : c'est là la réalisation de l'Esprit même. [...]
[...] En effet, la Loi Morale ne peut qu'orienter la volonté dans un sens universel, mais elle ne peut dire ce que le sujet doit faire. Kant présuppose donc en fait un monde social (où la propriété est nécessaire et légitime) et sur cette base prétend fonder l'universalité de la morale, alors que selon Hegel, comme on le verra dans la partie suivante, ce n'est que la réalité sociale et institutionnelle (non pas présupposée, mais explicitement reconnue comme légitime) qui peut remplir la direction universelle que pointe la Loi Morale. [...]
[...] La question des droits individuels ne surgit que quand la famille se dissout : les enfants quittent leurs parents pour vivre dans la société civile et fonder une nouvelle famille. La société civile dont parle Hegel s'inspire beaucoup de la société de l'échange marchand dont parlent des économistes comme Smith, Say ou Ricardo. Mais selon Hegel, system of civil society was not and could not be self-contained. [ . ] The bourgeois economic life can be a going concern only if it is complemented by institutions which operate on a different principle from that of private profit. [...]
[...] Cette recherche prend la forme d'une analyse des principes sous-jacents qui sont implicites dans les jugements du sens commun. Il s'agit pour Kant, dans les Fondements démontrer l'unité de la raison pratique et de la raison théorique sous un principe commun, avant de pouvoir entreprendre ce qui sera par la suite son ouvrage majeur sur la morale, à savoir la Critique de la raison pratique. D'après Kant, c'est sur la conception de la Loi Morale comme principe suprême de la moralité que repose tout le reste. [...]
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