Au moment de l'élection de Hugues Capet par les Grands en 987, l'autorité royale est au plus bas. Le roi Capétien n'est qu'un seigneur parmi d'autres. La lente restauration de son autorité joue autant sur les règles de la féodalité que sur la spécificité de la fonction royale. Le roi étend progressivement sa domination du domaine au royaume, en tant que suzerain d'abord, et bientôt comme souverain.
Comment l'affirmation du roi capétien s'opère-t-elle ?
Nous étudierons dans un premier temps la faiblesse de la monarchie à l'époque des premiers Capétiens (I), puis l'affirmation du pouvoir royal (II).
I- La faiblesse de la monarchie à l'époque des premiers Capétiens
A- Un Roi, seigneur dans son domaine
Désigné par ses pairs dans un contexte de délitement du pouvoir carolingien, Hugues Capet ne contrôle que son domaine, limité à l'origine à l'Ile-de-France. Le regnum est partagé entre l'influence de différents princes territoriaux, à la tête de principautés indépendantes dont certaines sont plus importantes que celle du roi. Celui-ci n'est qu'un seigneur parmi d'autres, gouvernant comme tel son domaine et les hommes qui y vivent (vassaux et roturiers). Il ne légifère que sur son domaine ; lorsqu'il part en guerre, son armée ne regroupe que ses vassaux ; ses moyens sont ceux des autres seigneurs (revenus du domaine, aides et redevances perçues sur ses tenanciers).
B- Le domaine, point de départ pour la conquête du royaume
Si le roi est faible politiquement, d'emblée tous les moyens lui sont bons pour accroître son domaine. Maître de son domaine, il ambitionne vite d'étendre son autorité sur le royaume dont, au moins théoriquement, il est supposé avoir en charge le gouvernement. Par une habile politique de mariages et par le jeu de successions, par l'achat de terres mais aussi par des guerres, les premiers Capétiens étendent leur influence sur de nouveaux territoires (...)
[...] L'idéologie royale: La fonction royale décrite Comme un ministère: Pour imposer la puissance royale sur le royaume, l'idéologie insiste de longue date sur les qualités inhérentes à l'autorité du roi, définie comme un ministère (ministerium regis). Héritage des Carolingiens, la fonction royale est d'origine religieuse, ce dont témoigne la cérémonie du sacre. Même aux moments de grande faiblesse, la singularité du roi tient au fait qu'ile st le seul à être investi par Dieu. Contre la pratique arbitraire des seigneurs, les théologiens expliquent que le roi gouverne pour la paix et la justice, articulant l'obéissance des sujets autour de la quête du bien commun. [...]
[...] L'expression corona regni est d'usage commun dès le XIIème siècle: c'est autour d'elle que s'organise l'administration royale et c'est en elle que réside la source de pouvoirs du roi. Des droits sont attachés à la couronne, associée au royaume comme un tout, que le roi transmettra à son successeur. Fort de ces évolutions pratiques et théoriques, le roi capétien affirme son autorité souveraine sur le royaume. Mais le changement décisif s'opère avec la guerre de Cent Ans (1337- 1453), à l'occasion de laquelle le roi incarne vraiment l'intérêt national. Ce conflit opposant deux royaumes souligne, l'effacement des seigneurs dont des défaites cuisantes prouvent l'impuissance (Crécy, Poitiers, Azincourt). [...]
[...] Lorsqu'en 1147 Louis VII part en croisade, il invite ses sujets à rester loyaux à la couronne pendant son absence. Le régent Suger explique que la couronne est une entité distincte de la personne du roi, revêtue de la même dignité que lui. A terme, l'idée de la couronne évolue, du symbole matériel posé sur la tête du roi, au pouvoir politique sur l'Etat. Les théoriciens dissocient la couronne visible (objet) de la couronne invisible (immatérielle), ou ils placent le siège du pouvoir et le symbole de sa continuité (par rapport au règne éphémère des rois). [...]
[...] Comment l'affirmation du roi capétien s'opère-t-elle? Nous étudierons dans un premier temps la faiblesse de la monarchie à l'époque des premiers Capétiens puis l'affirmation du pouvoir royal (II). La faiblesse de la monarchie à l'époque des premiers Capétiens: Un Roi, seigneur dans son domaine: Désigné par ses pairs dans un contexte de délitement du pouvoir carolingien, Hugues Capet ne contrôle que son domaine, limité à l'origine à l'Ile-de-France. Le regnum est partagé entre l'influence de différents princes territoriaux, à la tête de principautés indépendantes dont certaines sont plus importantes que celle du roi. [...]
[...] Le domaine, point de départ pour la conquête du royaume: Si le roi est faible politiquement, d'emblée tous les moyens lui sont bons pour accroître son domaine. Maître de son domaine, il ambitionne vite d'étendre son autorité sur le royaume dont, au moins théoriquement, il est supposé avoir en charge le gouvernement. Par une habile politique de mariages et par le jeu de successions, par l'achat de terres mais aussi par des guerres, les premiers Capétiens étendent leur influence sur de nouveaux territoires. [...]
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