Avec les idées des Lumières et la Révolution, la morale prend progressivement de la distance par rapport à la religion en même temps que le droit se détache de la loi divine monarchique. Le XIXe siècle est marqué par l'épisode de retour à un ordre moral avec Mac Mahon, qui réintègre des concepts de bonne moralité dans le droit. A côté de cet épisode, ce siècle est marqué par l'autosuffisance du droit par rapport à la morale.
Mais, la norme peut-elle se suffire à elle seule ?
En réalité nous ne pouvons pas répondre à cette question de façon catégorique car il n'existe pas réellement de réponses satisfaisantes. Tous les auteurs s'accordent à dire qu'il existe beaucoup de différences entre ces deux notions mais, tandis que certains comme Kelsen préconisent une séparation rigoureuse entre les deux, d'autres auteurs du XXe siècle ont mis l'accent sur l'importance de la morale pour le droit.
[...] À l'inverse, la morale concerne essentiellement l'individu. Elle est propre à chaque personne selon leu éducation ou leurs principes, et elle impose à tout homme des devoirs envers lui-même, envers les autres et envers Dieu également. Elles ont donc toutes deux des finalités distinctes puisque, la morale poursuit une finalité individuelle de perfectionnement de l'homme et de la conscience ; tandis que la norme poursuit une finalité sociale qui est, comme l'a dit M. AUBERT, la bonne organisation de la société en répondant aux besoins de sécurité et de stabilité différences de sanctions C'est sans nul doute là que se trouve la spécificité de la règle de droit : Kant parle de la règle de droit comme d'une règle hétéronome, car chacun y est jugé par un tiers En effet, la violation de la règle de droit est sanctionnée par l'autorité publique. [...]
[...] Ainsi, en droit pénal, le meurtre avec préméditation est puni plus sévèrement que l'homicide involontaire. la règle morale dite sociale La morale s'intéresse à la relation du moi à l'autre donc elle s'intéresse à l'individu dans sa relation avec l'autre, et au groupe en général également, car elle détermine une action au sein de celui-ci. Par le comportement qu'elle assigne à l'individu, elle contribue à une harmonie sociale qui, comme le dit M. AUBERT, peut constituer un guide pour la règle de droit Par exemple, le comité national d'éthique indique à la science quelles sont ses limites et les précautions qu'elle doit prendre pour garantir la dignité des individus. [...]
[...] Malgré tout, le droit et la morale évoluent. Ainsi, on peut constater que ces notions ont beaucoup plus de points communs qu'il n'y parait au premier abord. II. Deux notions plus proches qu'il n'y parait La réelle distinction que l'on a pu observer entre la norme et la morale étant la différence de sanctions, il serait sans doute plus intéressant de voir que les finalités vues précédemment peuvent être remise en question et qu'en définitive la règle morale est souvent amenée à être érigée en règle de droit. [...]
[...] Ainsi, on pourrait dégager si possible la spécificité de la règle de droit pour délimiter les frontières du droit. I. Les contradictions entre normes et morale Pour tenter de trouver le caractère spécifique de la règle de droit, il est important d'étudier ses différences avec la règle morale sur le plan social puis dans ses rapports juridiques avec elle Différences sociales différences de portée et de finalité La règle de droit vise à organiser la société et les relations qui s'y établissent entre les personnes qui la composent (M. AUBERT), donc la norme s'intéresse surtout au groupe. [...]
[...] Mais, comme l'a justement observé Cornu, le droit n'est pas le seul régulateur de la vie en société Ainsi, la morale est définie comme ce qui est conforme, dans le comportement individuel ou social, aux normes morales dans le milieu de référence Avec les idées des Lumières et la Révolution, la morale prend progressivement de la distance par rapport à la religion en même temps que le droit se détache de la loi divine monarchique. Le XIXe siècle est marqué par l'épisode de retour à un ordre moral avec Mac Mahon, qui réintègre des concepts de bonne moralité dans le droit. À côté de cet épisode, ce siècle est marqué par l'autosuffisance du droit par rapport à la morale. Mais la norme peut-elle se suffire à elle seule ? [...]
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