Les « six livres de la République » de Bodin reflètent assez bien la structure de la société d'ancien régime : le mari a le rôle de monarque et la femme celui de sujet. Dans l'ancien droit, le mari est à la fois le maître et le chef de la société conjugale, mais aussi le maître de l'épouse et des biens. Cette vision est confirmée par le droit canonique, d'après Saint Paul « le mari est le chef de la femme ». En effet, même si la femme est l'égale de l'homme spirituellement, la famille est un groupe social et a donc besoin d'un chef : le mari.
De plus, la femme est frappée, d'après un adage romain repris par Rousseau, de l'imbecilitas sexus, qui désigne la fragilité, la faiblesse et l'inconstance de la femme, d'où son infériorité par rapport à l'homme. La loi est donc plus à l'avantage de l'homme que de la femme.
[...] Mais, il était possible pour l'épouse d'administrer ses biens dans le cas du régime dotal, mais seulement avec autorisation du mari. En somme, la femme était frappée d'incapacités sous l'ancien régime même sous son régime matrimonial. Les seules capacités qu'elle avait étaient celles que son mari lui laisser par autorisation ou celles qu'elle demandait au juge si son époux n'assurer pas son rôle de chef de famille. Cependant la situation s'est améliorée : à la fin de l'ancien régime, toutes les femmes n'avaient pas la même condition. [...]
[...] Elle dépendait de leur catégorie sociale. Les femmes de nobles sont indépendantes de leur mari et peuvent vivre dans des demeures séparées. Chez le tiers état, la femme de l'artisan ou du commerçant était son associée. Elle était donc placée sur un pied d'égalité envers son mari. Il en va de même pour les femmes d'agriculteur. [...]
[...] Nous pouvons donc nous demander quelle est la condition juridique de la femme mariée dans l'ancien droit. Pour répondre à cette question, nous nous intéresserons d'abord à la capacité juridique de la femme mariée puis à sa capacité dans le régime matrimonial légal (II). Capacité juridique de la femme mariée Si la veuve et la célibataire ont leurs pleines capacités juridiques, la femme mariée est soumise à son mari et a des capacités limitées. Il s'agit donc de distinguer la capacité en matière patrimoniale et en matière extrapatrimoniale La capacité en matière patrimoniale Sous l'ancien droit, d'après l'article 1034 du CC, l'épouse est une incapable juridique. [...]
[...] La femme mariée est donc frappée d'une grande incapacité extrapatrimoniale. II) La capacité juridique de la femme dans le régime matrimonial légal Le régime matrimonial légal est la communauté de meubles et acquêts mais il existe aussi d'autres régimes matrimoniaux La communauté de meubles et acquêts Dans ce régime le mari est à la fois maître de la communauté et chef de l'association conjugale. C'est lui qui administre et dispose des biens, que ce soit des biens communs ; les biens acquis par les époux pendant le mariage et les biens meubles des époux acquis avant ou pendant le mariage, des biens propres ; les immeubles reçus avant ou pendant mariage, ou des biens propres à sa femme ; les immeubles acquis avant ou pendant le mariage. [...]
[...] La seule obligation réciproque est le devoir de fidélité. Mais celle-ci est inégalitaire : en cas d'infidélité, l'adultère de la femme est plus sévèrement sanctionné. Son adultère est sanctionné au niveau pénal et celui du mari au niveau civil. En cas de tromperie du mari, la femme ne peut demander que la séparation de corps. Les autres obligations, quant à elles, pèsent sur la femme. Elle doit respecter son mari en ne le mettant pas en colère, elle lui doit obéissance, mais les ordres de ce dernier doivent être raisonnables, et elle doit habiter dans le domicile choisi par son époux. [...]
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