Concession féodale, Philippe-Auguste, féodalité, règles féodo-vassaliques, pouvoir royal
L'apparition du terme "féodalité" au cours du XVIIe siècle découle de son lien étymologique avec le mot "fief", enrichi par l'adjectif "féodal". Cette notion complexe, telle que définie par Ganshof dans "Qu'est-ce que la féodalité ?", s'identifie de manière stricte au travers du lien féodo-vassalique, représentant un système institutionnel instaurant et régulant des devoirs d'obéissance et de service, principalement d'ordre militaire, entre deux individus libres : le vassal et le seigneur. Il s'accompagne également d'engagements de protection et d'entretien, notamment par la concession d'un fief, venant du seigneur envers son vassal.
[...] L'importance croissante du fief a redéfini les contours de cette allégeance vassalique en introduisant des éléments tangibles dans la relation seigneur-vassal. La multiplication des engagements vassaliques a engendré des conflits potentiels lors de situations de guerre, où les devoirs envers différents seigneurs pouvaient entrer en contradiction. Pour résoudre ce problème, la clause de réserve de fidélité a émergé vers 1150, priorisant l'hommage-lige en cas de conflit, obligeant le vassal à privilégier son engagement envers le seigneur auquel il avait prêté cet hommage. [...]
[...] Le concept de "fief" quant à lui, désigne un bien octroyé par le seigneur à son vassal en échange de services nobles, visant à subvenir aux besoins du vassal et à assurer son niveau de vie. Bien qu'il soit souvent représenté par des terres, il peut évoluer progressivement pour englober des fonctions ou des droits spécifiques, tels que la collecte d'impôts. Les composantes fondamentales de la féodalité : social et politique D'un point de vue social, la féodalité englobe deux éléments distincts : l'exercice des droits par les seigneurs sur les paysans et les terres, ainsi que l'intégration de ces mêmes seigneurs dans une hiérarchie générant des obligations mutuelles. [...]
[...] Sur le plan politique, le pouvoir est exercé par les seigneurs dans des cadres territoriaux limités, nommés seigneuries. Ces entités ont remplacé l'État que les Carolingiens ont tenté de rétablir, en étant dirigées par des chefs locaux qui ont absorbé et fragmenté l'autorité publique. Ainsi, la féodalité émerge comme un ensemble de structures substitutives, établies spontanément dans toute l'Europe dès le Xe siècle, en réaction à l'impuissance du pouvoir central qui risquait de plonger la société dans l'anarchie. Elle représente ainsi le transfert de l'autorité des seigneurs locaux à l'autorité royale déficiente. [...]
[...] Cette prédominance de l'hommage-lige représente un pivot vers une féodalité du droit, privilégiant les aspects juridiques et tangibles des liens vassaliques, symbolisés par la priorité accordée au fief. Cette transition a engendré un changement fondamental dans la nature des relations féodo-vassaliques, plaçant le fief au centre et mettant en lumière ses implications juridiques. L'usage privilégié de l'hommage-lige a marqué une évolution vers une féodalité davantage structurée par des normes juridiques et des éléments matériels, représentant un virage significatif dans la dynamique du pouvoir et des obligations au sein de la féodalité médiévale. [...]
[...] En ce qui concerne les rapports entre le roi et les chefs territoriaux, communément appelés "princes territoriaux", une évolution s'observe. Jusqu'au XIIe siècle, ces princes ne sont généralement pas les vassaux directs du roi. Cependant, à partir du règne de Louis VI, le roi peut exiger l'hommage et le service non seulement de ses vassaux directs, mais aussi des princes territoriaux, même s'ils ne sont pas ses vassaux directs. Cela découle du fait que le roi est le suzerain supérieur de l'ensemble du royaume. L'action du roi vise à contrôler tous les niveaux de la hiérarchie féodale. [...]
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