Les principes de la philosophie du droit, publiés en 1821 à Berlin par Georg Wilhelm Friedrich Hegel sont imprégnés de l'idéalisme du philosophe allemand. Il y critique la société de son pays, où l'esprit n'a pas la place qui lui est due, et dans laquelle il y a une opposition entre le subjectif et le particulier,et l'universel. Dans le paragraphe 15 de l'introduction, il est question de l'essence de la liberté, comme intrinsèquement liée au droit. En effet, le droit est pour Hegel « la liberté en général comme idée. ». Mais le questionnement que propose Hegel concerne plus la nature de ce que nous appelons « libre arbitre », qui prétend être la liberté. Il est selon la définition courante, un compromis entre ce que Hegel a qualifié dans les paragraphes précédents une volonté naturelle ou immédiate et de volonté pour soi, indéterminée. Ce compromis est simple et attirant, mais Hegel y désigne une contradiction : ces deux volontés ne peuvent que se heurter, et la seule chose qui ne soit déterminée dans la décision est la contingence du choix que fera le sujet de satisfaire tel instinct et de sacrifier tel autre. Hegel donnerait-il alors raison au déterminisme, le libre-arbitre est il pure illusion. En ce cas, la liberté, nécessaire à l'établissement du droit, résiderait-elle ailleurs que dans le libre arbitre ?
[...] En effet, si le libre arbitre est ce qui décide selon des critères qui sont déjà inscrits dans sa conscience, il est inutile de choisir. Si il n'y a qu'un seul des éléments constitutifs (libre détermination de soi) de la volonté libre qui provienne du sujet, le libre arbitre ne peut prétendre être à la liberté, puisque l'autre élément (Moi, délimitation spécifiée, contenant instincts, désirs, besoins, inclinations, moment de la particularité). La volition est certes prise de conscience de soi, pour soi, une propriété de la conscience, mais sa détermination spécifiée reste en opposition à l'objectif, elle n'atteint pas le vrai sans le concret. [...]
[...] Le subjectif, et le matériel semble complémentaire : pour que ma volonté abstraite, qui fait acte de décision se réalise, il faut encore qu'elle soit réalisée par le biais du concret, de la matérialité. Elle obtiendra sa réalité et sa vérité dans le concret car, pour Hegel, est vrai ce qui est concret. Pas plus donc que cette définition du libre arbitre et de la volonté libre comme possibilité de faire ce que l'on veut la certitude abstraite de la volonté libre, que Hegel appelle encore liberté du vide, liberté de l'entendement ne se suffit à elle-même. [...]
[...] Mais pourquoi Hegel relie-t- il directement l'ignorance de la volonté libre en soi et pour soi, à celle du droit et de la moralité ? Le droit serait l'achèvement de la liberté comme Idée; saisir conceptuellement les instincts est le contenu de la science du droit. La réflexion, généralité et unité formelles de la conscience de soi, est la certitude abstraite que la volonté a de sa liberté. Si Hegel parle d'une certitude, il s'agit là d'une certitude abstraite et non totale. [...]
[...] En effet, il devient limité, et donc acquiert une finitude (également de par son indétermination), et une dépendance vis-à-vis de sa réalisation concrète. En l'absence de tous les moments de la volonté, celle-ci ne saurait prétendre à une ontologie véritable. Le libre arbitre, loin d'être la volonté dans sa vérité, est bien plutôt la volonté en tant que contradiction. Le libre arbitre serait pour Hegel le moment où se heurtent le déterminé et l'indéterminé, et non un moment entre les deux. [...]
[...] C'est un procédé hégélien courant que d'exposer la thèse adverse pour mieux la détruire. Cette représentation, l'on pourrait dire encore opinion, vor-stellung, c'est à dire ici une idée qui précèderait toute réflexion, est celle que l'on donne communément du libre-arbitre Mais que dit-elle ? Elle situerait la liberté, en tant que libre-arbitre (donc capacité de juger et de décider -entscheiden- à partir d'éléments éparts) entre une volonté déterminée par des instincts naturels et une volonté libre en-soi et pour soi. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture