Cette conception de la souveraineté, c'est-à-dire du pouvoir qui décide en dernier ressort, sert de base à une classification des formes politiques, exposé au livre second de La République, où Bodin se pose la question de savoir combien il y a de Républiques (...)
[...] Jean Bodin meurt de la peste à Laon en 1596. Aux évènements déjà compliqués de sa vie, Bodin connait une variation dans ses opinions religieuses et par voie de conséquence, politiques. Il est difficile à situer sur le plan confessionnel. D'une part sa mère semble avoir été israélite et parce qu'il a des relations fréquentes avec des rabbins, certains le croient juifs et avancent à l'appui de leur thèses, le fait que pas une seule fois le nom du Christ n'est été prononcé dans son ouvrage. [...]
[...] Celle-ci permettrait de distinguer trois sortes de démocratie : la légitime, la seigneuriale et la turbulente; trois sortes d'aristocratie : la légitime, la seigneuriale, la factieuse; trois sortes de monarchie : la royale, la seigneuriale, la tyrannique. On devrait ainsi aboutir à quinze formes différentes, mais sur certaines (celles concernant l'État populaire et aristocratique) Bodin ne s'explique guère. L'État populaire : C'est la forme de République la plus éloignée de l'idéal de Bodin, où collectivement la majorité du peuple commande à la minorité. La plupart des bourgeois participent à la souveraineté, et les francs sujets décident majoritairement. [...]
[...] A gouvernement royal : Bodin relève le cas où l'aristocratie prend figure de principauté et il donne comme exemple l'Allemagne. A gouvernement populaire : Il comprend une participation du peuple au gouvernement des États aristocratiques. Bodin doute de sa réalité, l'élément populaire, même présent, étant éclipsé par l'élément aristocratique prépondérant. L'État monarchique : Cette forme est celle à laquelle Bodin s'intéresse le plus. Il la définit comme une sorte de République en laquelle la souveraineté absolue gît en un seul prince Autrement dit la monarchie est l'État où le souverain est un homme, non un peuple ou les grands. [...]
[...] Partant d'une notion rigoureuse de la souveraineté, Bodin conteste d'abord, dans la classification traditionnelle d'Aristote, l'existence de régimes mixtes qu'il considère comme absurdes. Il y voit un système de roulement : La souveraineté serait pour un jour au monarque, le jour suivant la moindre partie du peuple aurait la seigneurie, et puis après tout le peuple Chacun aurait à son tour la souveraineté. Le régime mixte, s'il existait, serait tout simplement une situation passagère et même critique. Tout partage de la souveraineté a pour effets inévitables des conflits de pouvoir, des luttes aboutissant nécessairement au triomphe d'un des copartageants. [...]
[...] Pour finir, obsédé par les désordres des guerres de religions et les menaces pesant sur l'unité du royaume, il voit dans la souveraineté le remède permettant au Roi de rester au dessus des querelles. Mais cette affaire confessionnelle réglée, le Roi reste le premier bénéficiaire de la souveraineté, puisque grâce à elle il ne tient plus rien du Pape, ni de l'Empereur, son pouvoir, n'est ni temporaire, ni délégué et il n'est responsable envers quiconque sur cette terre. C'est en cela qu'il est le fondateur de l'absolutisme. [...]
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