La première migration des barbares est survenue au IIe siècle, ils s'installèrent avec l'accord de Rome, mais plusieurs interventions militaires ont eu lieu par la suite. En 376, les Wisioths traversent le Danube sous la pression des Huns, pour être sous la protection de Rome. En 406, ce sont les Vandales, accompagnés des Alains et des Suèves qui traversent le Rhin. Depuis 455, l'empire vacille, mais en 528, l'empereur Justinien veut reconquérir l'empire d'occident à l'aide de son Corpus juris civilis, promulgué en 533, qui va être considéré comme le fondement du droit romain. Il rassemble en effet tous les droits romains et est composé de quatre grands ensembles qui sont le Code, le Digeste, les Institutes et les Novelles. Ainsi, à la suite de ces invasions, chaque peuple gardera son propre droit. Vont alors apparaître une véritable pluralité de droits et un important mélange des populations. Les procédés d'installation des barbares ne vont faire qu'accentuer ce phénomène. Peu à peu, un problème d'ordre juridique va apparaître. Le droit romain et le droit barbare possèdent en effet peu de points communs. Une acculturation va être nécessaire pour faire régner la paix sociale au sein des royaumes. Le mot acculturation est formé à partir du latin ad, qui désigne le rapprochement, ce terme n'est apparu qu'en 1880 par les anthropologues nord-américains. Cette notion se caractérise par l'ensemble des phénomènes qui résultent d'un contact continu et direct entre plusieurs civilisations ce qui amène à des changements progressifs de cultures et de traditions. Elle peut être vue sous deux sens, au sens de la psychologie sociale, autrement dit c'est un processus d'apprentissage par lequel l'enfant reçoit la culture de l'ethnie ou de son milieu.
[...] L'intégration de la Bourgogne dans le royaume franc, vers 535, ne fait pas disparaître la loi des Burgondes. Après la défaite de Vouillé en 507, la loi des Wisigoths est surtout appliquée dans la péninsule ibérique. Ainsi, l'acculturation des droits n'est que partielle. Il existe davantage à une juxtaposition des lois plutôt qu'à une élaboration d'un système juridique unitaire. [...]
[...] La plus célèbre des lois barbares reste la loi Salique. Elle traite surtout du droit pénal et de la procédure. Elle se présente comme un long tarif de compositions pécuniaires. Chaque délit est minutieusement répertorié et le montant de la réparation est fixé. La nationalité de la victime, sa qualité, son âge, son sexe ou encore la nature du délit sont des paramètres permettant de déterminer la somme à payer. Cette loi cherche ainsi à assurer la paix sociale. La partie offensée renonce à la vengeance privée (faida) et obtient en contrepartie le versement d'une réparation en argent prévue par la loi, ce qui correspond au prix du sang (wergeld). [...]
[...] Cette œuvre a permis la connaissance du droit romain chez les peuples barbares. A la veille du conflit qui va opposer Alaric II à Clovis, ce premier va chercher à concilier les populations gallo-romaines et promulgue ainsi ce recueil afin de leur assurer une certaine sécurité juridique. Le bréviaire d'Alaric reste très fidèle à ses sources romaines. Il y a de nombreux extraits du Code Théodosien, des novelles et des fragments des grands jurisconsultes romains ainsi que de nombreux commentaires de la seconde moitié du Vème siècle destiné à faciliter la compréhension du droit romain. [...]
[...] Voulant imiter les romains, les barbares vont rédiger leur droit. Ils modifient ainsi quelques règles romaines en y ajoutant leurs propres traditions. La loi des Wisigoths, autrement appelé Code d'Euric en est un parfait exemple. Promulgué au nom du roi en 476, il est largement inspiré du droit romain vulgaire. Il en est de même de la loi des burgondes ou loi Gombette rédigée en 502 sur ordre du roi Gondebaud. Mais malgré l'influence romaine, de nombreuses institutions barbares restent comme la vengeance privée. [...]
[...] Tout d'abord pour une raison démographique. En effet, les barbares sont dispersés dans différentes tribus et ne représentent donc qu'une minorité face aux peuples des gallo-romains. Il parait donc difficile que les barbares imposent leurs coutumes et mœurs aux peuples gallo-romains. La seconde raison est une raison plus intellectuelle. Le droit barbare apparaît plus rudimentaire et inférieur au droit romain. En effet, il ne répond pas à tous les besoins. De plus, l'oral primait sur l'écrit, à l'inverse du droit romain. [...]
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