Cours d'Histoire de la pensée juridique consacré à la pensée aristotélicienne au sujet du droit naturel dans l'Antiquité.
[...] On dira par exemple, dans la vente que la chose juste est le prix qui doit être adéquat à la valeur de la chose vendue. Aristote sépare la justice et la morale : la justice universelle n'est pas du droit, cela reste du domaine de la morale : ça fait référence à la vertu subjective d'un individu, à son activité conforme ou non à la prescription universelle : il y a une prescription de conduite. L'homme juste est celui dont l'activité est conforme à la loi. [...]
[...] Voilà ce qui est le droit et le juste, le dikaïon. Au sens de l'activité juridique, le dikaïon ne se définira pas comme l'activité qui établit des règles de conduites mais se définira par la recherche du juste qui est dans la nature. Cette recherche, c'est à dire cette activité juridique, consiste à attribuer à chacun ce qui lui revient. Autrement dit, l'activité juridique est l'exercice de la justice, une méthode qui observe le juste dans la nature, c'est une observation du réel, le droit est envisagé en tant que chose, que réalité. [...]
[...] Aristote va dire il faut que les lois soient posées par rapport à la constitution existante Par conséquent, il va dire qu'il y a des lois démocratiques, oligarchiques selon les formes de la cité. Ce sont des lois différentes dans leur contenu et pourtant chaque fois légitimes dans la mesure où elles sont dans chaque cas adaptées à la nature des choses et des hommes. Il y a chez Aristote un pluralisme juridique, un relativisme qu'on ne trouvait pas chez Platon puisque lui avait l'idée d'un modèle idéal unique. Aristote trouve au contraire dans chaque cas ce qu'il y a des meilleurs : c'est une pensée beaucoup plus empirique. [...]
[...] Avec Aristote c'est différent, la nature est conçue de façon téléologique, elle implique une finalité. Il faut également comprendre, que cette idée d'une nature qui est ordre, qui soit géométrique, cause finale, implique un monde clos (ce sera seulement à partir du 16ème siècle qu'on envisagera un monde infini et ouvert) où chaque élément a une place qui ne dépend pas de la vision de l'observateur. Chaque élément a une place dans l'absolu. Les choses et les êtres occupent une certaine place dans l'espace naturellement : en fonction de leur nature. [...]
[...] Cependant, contrairement aux sophistes, Aristote ne va pas opposer nature et loi. Si la loi est politique et donc diversifiée et qu'elle ne doit pas être pour autant contraire à la nature comme le pensent les sophistes, quel en sera alors le fondement ? Si on refuse également l'idéalisme platonicien bien sûr. Pour trouver les fondements de la loi, Aristote apporte une solution qui se base sur une conception particulière de la nature qui lui permettra de trouver aux lois un fondement naturel. [...]
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