Jeremy Bentham et le principe de l'utilitarisme

Extraits

[...] Évidemment le bonheur du plus grand nombre est un bonheur collectif, chez Bentham le collectif renvoie à un ensemble d'entités individuelles et en conséquence, le bonheur collectif est défini comme la somme des bonheurs individuels. Ce principe d'utilité pose dès lors deux questions : qui effectue le calcul du bonheur collectif ? Et quelles sont les règles de ce calcul ? Pour répondre à la première question, Bentham fait appel à une entité extérieure, le calcul du plus grand bonheur pour le plus grand nombre est réalisé par le législateur. [...]

[...] Cette entité (le législateur) agit en prenant appui sur la nature humaine c'est-à-dire sur calcul l'individu des plaisirs et peines. Pour Bentham le travail du législateur consiste à mesurer les conséquences d'une action sur le bonheur collectif et à établir des sanctions dissuadant la réalisation des actions jugées néfastes. Nous verrons par la suite la vision de John Stuart Mill qui montre une continuité de la théorie de Bentham, tout en ajoutant certains éléments pour rendre la théorie utilitariste encore plus riche. [...]

[...] Au total, Bentham en partant de la loi psychologique de recherche de plaisir, développe une conception rationnelle de l'être humain, il fait jouer un rôle déterminant à la raison dans la détermination des comportements des individus. Le principe de l'utilité L'analyse normative proposée par Bentham repose sur les sentiments de peines et des plaisirs, puisque le plaisir et la peine interviennent comme motif de toutes les actions, la définition d'une norme de justice ou de morale doit prendre appui sur ses sentiments. En particulier Bentham défend le principe du plus grand bonheur pour le plus grand nombre. Ce principe est déjà mentionné par certains auteurs antérieurs à Bentham. [...]

[...] Comment réconcilier les deux éléments ? Le principe d'harmonisation par le législateur D'après la description des comportements individuels reconnus par Bentham, il n'apparait pas de motifs évidents permettant de justifier que les individus agissent naturellement de façon à atteindre le plus grand bonheur pour le plus grand nombre. En effet il existe de multiples actions qui bénéficient à ceux qui la réalisent, mais qui sont défavorables pour la collectivité, car elle génère des peines chez d'autres individus. Pour Bentham la réconciliation des intérêts personnels et du bonheur collectif ne peut être qu'artificielle, elle passe par l'intermédiaire d'un système de récompense et de sanction institutionnalisé et en particulier Bentham met l'accent sur un ensemble de sanctions politiques afin de promouvoir le bonheur collectif. [...]

[...] Jeremy Bentham (1748-1832) et le principe de l'utilitarisme J. Bentham est né à Londres en 1748, il entreprend des études juridiques et il est marqué par le caractère incompréhensible des principes législatifs, car le système juridique anglais est un système de transmissions orales (pas de textes). À partir de là, Bentham tire la conviction d'une nécessité de réformes du système législatif et c'est principalement à la lumière de cet objectif que l'on comprend le sens de ses travaux. Ils se situent autour de trois éléments : la représentation de la nature humaine, la construction de son critère de démarcation juste/injuste et l'analyse et l'application de ce critère. [...]