Institutes de Justinien, Irnérius, glossateur, corpus juris civilis, jurisprudentia, justice, jurisprudence, force de la justice, jus est ars aequi et boni
Le texte qui nous est soumis est un extrait d'un traité introductif des Institutes de Justinien, rédigé par Irnerius dans les années 1120/1130 sous la forme d'une série de closes relative aux définitions de la justice et du droit. Les Institutes sont un manuel d'enseignement destiné aux étudiants du droit romain, confectionné en 533 selon la volonté de l'Empereur d'Orient Justinien. En effet celui-ci ordonne la conception de ce qu'il appellera le Corpus Juris Civilis, comprenant trois matières : une partie législative (Code et Novelles), une partie doctrinale (Digeste ou Pandecte) et une partie pédagogique, les Institutes. Les auteurs des Institutes se sont en majeure partie inspirés de l'oeuvre de Gaius rédigée au 2e siècle.
[...] Les auteurs des Institutes se sont en majeure partie inspirés de l'œuvre de Gaius rédigé au 2e siècle. Ce texte constitue donc un commentaire d'une partie de cette œuvre par Irnerius, un « glossateur ». On appelle glossateurs les juristes du Moyen Âge dont la méthode d'enseignement consiste à analyser les textes juridiques sous la forme de gloses, à l'origine interlinéaires ou marginales, élucidant le sens des mots. Certaines « gloses » s'étendirent ensuite jusqu'à devenir de véritables commentaires de certains passages. Irnerius, quant à lui, est un professeur de droit Bolonais de la fin du XIe siècle et du début du XIIe siècle, notamment fondateur d'une école de droit à Bologne. [...]
[...] Une conception de la justice Dans le texte, Justinien définit ce qui est selon lui la justice. On peut distinguer clairement deux éléments dans sa définition : la justice garante du bien et la « force » de la justice A. La justice garante du bien La première fonction de la justice qu'Irnerius déduit du texte de Justinien est que la justice est garante du bien. Le glossateur l'affirme d'ailleurs de façon claire : « la justice, sans laquelle il ne peut y avoir aucun bien ». [...]
[...] D'ailleurs, en employant « à chacun » Justinien affirme la portée générale de la justice. Irnerius inscrit la justice comme une espèce constituant la force : « celle-ci n'est qu'une espèce dont la force constitue le genre » (l.11). Ainsi, il estime que 4 espèces contribuent au genre de la force : « la justice, le discernement, le courage, la modération » (l.12). Il associe donc la capacité de l'esprit à juger clairement et sainement des choses - le discernement la force morale - le courage - et un comportement éloigné de tout excès - la modération - à la justice. [...]
[...] À cette époque l'empereur représente la justice est donc ce texte peut aussi faire une affirmation de son pouvoir. Néanmoins tenter une définition de la justice peut être très important quand on légifère beaucoup, ce qui est le cas à l'époque. D'autant plus que le corpus juris civilis avait aussi une valeur d'apprentissage pour les juristes et futurs- juristes, ce qui rend cette définition très intéressante d'un point de vue pédagogique. Finalement notre définition de la justice n'a pas tellement évolué par rapport à celle de Justinien. [...]
[...] La justice de Justinien, mais encadrée de sanctions et de récompenses pour ceux qui le méritent. Selon l'empereur la justice est donc avant tout garante du bien par sa fonction préventive et punitive : elle permet de combattre ce qui est mal. B. La « force » de la justice Justinien voit la justice comme une force : « il donne une définition de ce qui est son genre, à savoir sa force » (l.3,4). Irnerius entend « genre » l'espèce de la justice. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture