Les années 1870 à 1890 sont marquées par des évolutions sur le plan économique et social, mais aussi politique. D'un point de vue économique, le visage du capitalisme français se modifie en profondeur : il s'agit d'une nouvelle étape dans l'industrialisation de la société. On assiste à une quasi-mécanisation de la production, et celle-ci s'accompagne de méthodes scientifiques, de management et d'organisation de la production avec le Taylorisme.
Dans ces grandes unités, les ouvriers s'organisent dans des syndicats malgré des effectifs relativement faibles. Ces syndicats deviennent peu à peu des acteurs à part entière du jeu social. D'un point de vue politique, la période 1880-1890 voit le renforcement de la république et de la démocratie, mais aussi la montée en puissance du mouvement socialiste des républicains radicaux. Cette montée entretient un climat de méfiance notamment de la part des républicains modérés, des conservateurs et des juristes libéraux (prônant le Code civil).
Certains juristes républicains se méfient de plus en plus de la vénération que certains portent aux formules abstraites (celles du Code civil) qui sont parfois incompatibles avec l'urgence d'une situation sociale qui nécessité une pratique nouvelle du droit. Ce droit du travail qui doit naître a en fait été « ligoté depuis plus de 50 ans par son aînée tyrannique : le droit civil ».
Il y a donc des tensions qui devraient se résoudre avec la libération de la parole. Cependant, même si les idées socialistes ont permis une prise de conscience de classe chez les ouvriers, la République elle-même, dans sa refondation (équilibre à trouver entre liberté et justice sociale) se devait d'engendrer les correctifs au libéralisme.
[...] Ainsi, comme le note Millerand, en dépit des progrès accomplis dans l'esprit public, les idées d'arbitrage et de conciliation n'ont pas fait dans la pratique les progrès qu'on attendait L'idée de prévention des conflits persiste dans les années 1890 (permettrait la libéralisation de la parole en trouvant un mode pacifique). En 1893, Siegfried préconise de provoquer des contacts plus fréquents et des échanges de vues plus approfondis entre les hommes qui se combattent d'ordinaire ( ) parce qu'il manque des moyens de s'apprécier et de rendre justice à leurs intentions réciproques Jay veut lui aussi canaliser la libération de la parole dans l'alliance républicaine et estime qu'en conviant les représentants à délibérer ensemble efficacement, l'organisation nouvelle amènera tôt ou tard la majorité d'entre eux à reconnaitre cet accord intime de leurs intérêts essentiels et définitifs Cette action ne doit pas être paralysée par une minorité moins clairvoyante ou plus égoïste. [...]
[...] La jurisprudence retiendra l'application de ceci aux seuls salariés du syndicat. Donc, si le salarié est syndiqué et conclu un contrat contraire à celui négocié collectivement, il peut uniquement subir une action en responsabilité, mais le contrat de travail n'est pas invalidé. En principe, l'ensemble des salariés de secteur privé peuvent bénéficier de la loi. Cependant, les fonctionnaires en sont exclus (En 1897, le ministre de l'industrie refusera la constituions d'un syndicat d'instituteurs). L'Etat accordera un droit syndical à ses employés seulement en 1946. [...]
[...] Le gouvernement est présidé par Trochu. Gambetta (partisan de la poursuite de la guerre) ne peut rompre l'encerclement de Paris par les Prussiens, ne contrôle pas bien non plus les insurrections des parisiens. Après une résistance de Paris, un armistice est signé le 28 janvier 1871 (année de la Commune avec démission de Trochu et de Gambetta) Des élections ont lieu, des républicains vont encore être découragés : les élections du 8 février donnent une forte majorité de monarchistes qui vont confier le pouvoir à Adolf Tiers. [...]
[...] La plupart sont plus favorable à une république plus sociale car redoutent la confiscation de leur épargne, de leurs outils de travail et de leur investissement a majorité des communards sont aussi conscient qu'une révolution collectiviste aboutirait aussi à cette confiscation et ne la souhaitent pas non plus. Ils sont hostiles au libéralisme, au seul social par la croissance mais sont aussi allergique au socialisme le plus radical. Le pouvoir va stigmatiser et décapiter le mouvement socialiste et révolutionnaire pour près de 10 ans. La république dès lors acceptable pour le plus grand nombre et même pour cette province. [...]
[...] Or Tiers va choisir la voix inverse : la confrontation. L'Assemblée réunie décide d'abord le 10 mars de revenir à Versailles pour le 20 mars. Des mesures radicales sont faites : suppression de la solde des gardes nationales franc ; fin du moratoire des effets de commerce (oblige les commerçants à payer leurs dettes)., suspension des journaux socialistes (Tiers pense qu'il faut briser la dissidence avant l'arrivée de l'Assemblée à Versailles). Il ordonne la reprise des canons sur Montmartre, les soldats se mutinent et massacrent deux de leurs généraux. [...]
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