Garantir les libertés, étendre les libertés

Extraits

[...] Garantir les libertés, étendre les libertés Laïcité et liberté de conscience La liberté de conscience est une des libertés fondamentales de l'être humain. Elle consiste pour tout homme à pouvoir choisir, en son for intérieur, le chemin qui lui permettra le plus possible de tendre à la vérité et de réaliser ainsi la perfection de son être. Aucune puissance extérieure, aucun État ne peut écraser cette liberté intérieure, même au nom d'une vérité plus haute. Persécutions missionnaires jésuites au Japon, XVIIe siècle La question religieuse se prête particulièrement aux abus de pouvoir. [...]

[...] Mais la loi de Séparation débouche la crise des inventaires au cours de l'année 1906. L'article 3 prévoyait en effet de réaliser l'inventaire des biens de l'Église, des biens immobiliers jusqu'aux ciboires conservés dans les tabernacles, et au besoin de les réquisitionner. Les catholiques sont indignés d'une mesure qu'ils considèrent comme injuste et sacrilège. La carte postale met en scène le Vatican en arrière-plan, et comme en balance avec l'Assemblée nationale tandis que le pape Pie X apparaît au premier plan, irrémédiablement séparé du gouvernement français. [...]

[...] Carte des relations entre États et religions à travers le monde Aujourd'hui, les situations sont diverses à travers le monde. Le principe de la laïcité, séparant l'État des cultes, s'est répandu dans de nombreux pays (France, Allemagne, Canada, Australie . Mais il ne règle pas complètement la question et peut s'apparenter parfois à une forme d'hostilité déguisée contre la religion : les pays laïcs comme la France et le Canada connaissent une baisse significative de la pratique religieuse, largement encouragée par la société de consommation (sécularisation) et adoptent des législations de plus en plus contraires aux principes religieux (avortement, divorce, mariage homosexuel et bientôt PMA sans père). [...]

[...] Tout au long du XIXe siècle, deux camps s'opposent en France, les catholiques et les républicains, adversaires de l'Église. Dans les années 1880, les républicains parviennent au pouvoir (IIIe République). Ils sont marqués par l'anticléricalisme (rejet de l'Église et de son influence), appartiennent souvent à la franc-maçonnerie, société secrète dont le but est de lutter contre l'Église et de proposer une morale alternative à la morale chrétienne, une morale sans Dieu. Une série de lois et de mesures entament fin XIXe siècle la déchristianisation de la France : création de l'école laïque pour soustraire les enfants à l'influence de l'Église (1881-1883), suppression des signes religieux dans les tribunaux (1886), interdiction des congrégations religieuses (loi 1901), expulsion des Chartreux (1903), affaire des fiches contre les officiers catholiques (1904). [...]

[...] Le nouveau gouvernement au sein duquel on compte Clemenceau (Intérieur) et Briand (ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes) cherche à apaiser la situation en décidant l'interruption des inventaires. L'apaisement vint aussi d'un appel lancé par les intellectuels catholiques à accepter la séparation (lettre des cardinaux verts , académiciens français) et des évêques de France, réunis en assemblée en janvier 1907, qui choisirent la voie de la modération. La loi de 1905 formera désormais un compromis acceptable entre l'Église et la république, mais des tensions se renouvelleront à chaque fois qu'une loi entrera en contradiction avec la morale chrétienne (avortement en 1975, PACS 1997, mariage homosexuel, 2013). [...]