Aussi exigu qu'ait pu être initialement le domaine capétien, il était évident que le roi ne pouvait gouverner seul. Longtemps cependant, ce gouvernement n'est que purement domestique : c'est la maison, l'hôtel ou le palais du roi qui est le centre de l'activité royale. Le roi y est d'abord assisté de la reine, qui, couronnée en même temps que lui, prend souvent une part, plus ou moins heureuse, aux affaires du royaume. Veuve, elle exerce souvent la régence au profit de son fils. Le roi des premiers temps capétiens reçoit également l'aide de ses fils, particulièrement celle de son fils aîné, lorsque celui-ci est expressément associé au trône. Le roi utilise surtout ses palatins ou domestiques. Parmi ces palatins, certains sont de simples clercs sans bénéfice, occupés aux écritures ou aux comptes, d'autre des chevaliers sans fief, voués à sa garde personnelle, d'autres encore des proches sans fonctions précises, mais dont l'influence est souvent considérable.
[...] Le chancelier, placé à la tête d'un vaste ministère des écritures, est le principal personnage politique du royaume. Depuis Philippe le Bel, il n'est plus nécessairement un ecclésiastique, mais toujours un légiste, qui devient pratiquement le premier ministre de la monarchie. Dans ses compétences figure d'abord la direction de la chancellerie royale, un organisme dont l'importance ne cesse de grandir dans une société qui, peu à peu, découvre les vertus de l'écrit en tant que mémoire institutionnelle. Si le chancelier ne préside pas directement à la rédaction de tous les actes qui sont la marque de l'autorité royale, et en particulier des lettres patentes, tous sont néanmoins destinés à passer entre ses mains, car lui seul a le pouvoir d'authentifier les actes du roi par l'apposition du grand sceau de France. (...)
[...] B Les organes de modération du pouvoir monarchique. Dès lors que le Conseil du roi accédait à des fonctions gouvernementales, différents organes, les uns à vocation technique, les autres destinés à recueillir l'assentiment d'une majorité parmi les vassaux et les représentants des villes, se sont également détachés de l'ancienne curia regis. Cour supérieure de justice, le Parlement, constitue un organe permanent, qui non seulement forme la plus haute instance de la justice déléguée, mais encore s'arroge très vite des compétences politiques. [...]
[...] Baillis et sénéchaux ont aussi à justifier de leurs comptes trois fois par an devant la cour, puis, lorsqu'elle en est détachée, devant la chambre des comptes. * Sur le plan judiciaire, enfin, leur rôle apparaît essentiel en période de développement de la justice royale. Le tribunal du baillage ou de la sénéchaussée, présidé par le bailli ou par le sénéchal assisté de prud'hommes, devient la juridiction de droit commun du royaume. En première instance, ce tribunal se réserve les litiges qui concernent les nobles, et juge des affaires relatives aux fiefs et aux droits féodaux. [...]
[...] Six ou sept d'entre elles, ayant épousé la cause de la Ligue, mirent à son service les forces militaires et les ressources financières de leurs provinces respectives. Pour arracher leur soumission, Henri IV doit employer, tour à tour, les armes, la diplomatie, les honneurs et l'argent. La remise au pas des gouverneurs coûta cher. Elle n'en fut que plus précaire. Au plan régional, l'autorité entière restait à ressaisir, d'autant plus que si la centralisation régressait, la décentralisation, à l'inverse, ne cessait d'afficher des progrès. L'extension de la décentralisation administrative constitue l'un des phénomènes les plus dangereux du XVIe siècle. [...]
[...] Cette noblesse, dite de fonction ou de robe, bénéficie des mêmes privilèges que la noblesse d'épée. Tenant les sommets de l'édifice administratif, la noblesse de robe dispose bientôt d'une position très forte au sein de l'appareil d'état, position qu'elle fut particulièrement jalouse à défendre. * Sur le plan politique, enfin, la patrimonialité des offices ne favorise guère l'autorité monarchique. Certes la royauté y gagne en ressources, en fidélité aussi pendant la période des guerres de religion, au moment où la promesse de libéraliser la cession des offices constitue encore un appât suffisant. [...]
[...] La mise en ferme évitait certes de rendre patrimoniale la fonction prévôtale. Elle exposait cependant la monarchie, pour un temps déterminé, aux risques d'un contrat de pur droit privé, en principe irrévocable. La façon même dont les prévôts étaient recrutés tendait à les transformer en simples fermiers de revenus, à la fois agents du roi et spéculateurs, qu'une bonne administration ou une saine justice préoccupaient sans doute moins que le profit immédiat qu'ils pouvaient retirer de leur charge. * Dès le milieu du XIIIe siècle, le roi choisit de donner en garde les plus importantes de ses prévôtés. [...]
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