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Lorsque Justinien arrive au pouvoir en 527, l'Empire romain est amoindri et affaibli par des invasions successives des peuples barbares, qui se sont emparés de plusieurs territoires à l'ouest de l'Empire. Mais le début du règne de Justinien se traduit par une reconquête militaire de ces territoires. Carthage sera ainsi repris en 533 et l'Italie sera libérée en 536 avec la reprise de Rome.
Cette reconquête territoriale et militaire va être accompagnée d'une profonde réforme du droit, amorcée par Justinien en 528 et achevée en 534. Afin de remettre de l'ordre dans l'ensemble des sources formelles du droit romain, Justinien va confier à une commission composée d'une quinzaine de personnes et présidée par Tribonien de sélectionner les meilleurs fragments de ces sources.
[...] Les jeunes juristes se formaient donc auprès des Prudents. Certains de ces derniers ont donc pris l'initiative de rédiger des manuels de droit afin de les aiguiller dans leur apprentissage. Lorsque Justinien arrive à la tête de l'Empire romain, il existe désormais des écoles de droit, dont les plus réputées sont celle de Constantinople et celle de Beyrouth. Les Institutes de Justinien ont été rédigées afin de doter les étudiants en première année de ces écoles (appelés les nouveaux Justinien), d'un manuel de droit. [...]
[...] Justinien a interdit aux acteurs du droit de se référer à des textes qui n'auraient pas été sélectionnés par la commission, seul le Digeste a reçu une valeur normative. C'est donc de la jurisprudence romaine qui a été perdu. II - Le Code Justinien Le Code justinien a été conçu afin de mettre de l'ordre, non pas dans la jurisprudence romaine, mais dans les Constitutions impériales. Le terme de Constitution peut être trompeur puisqu'il désigne de nos jours un texte régissant l'organisation et la fonction des institutions d'un État. Le terme de Constitution impériale renvoie ici à un acte officiel édicté par l'empereur et qui a valeur normative. [...]
[...] Les Prudents étaient des juristes dont le travail consistait à conseiller les justiciables. Afin de les diriger vers les meilleurs remèdes juridictionnels possibles, ces juristes faisaient des au sein de l'ensemble des sources formelles du droit romain. Or les Romains n'étaient pas un peuple de législateur, le principal support de ces Prudents était l'édit du préteur. Le préteur était un magistrat dont la fonction était de décider si le litige pour lequel il était saisi, devait être transmettre ou pas, devant un juge. [...]
[...] En effet, seul l'intitulé de l'action en justice était mentionné. Afin de savoir s'ils pouvaient réellement se prévaloir d'une action en justice, les justiciables faisaient alors appellent à un Prudent, dont le rôle était d'interpréter les remèdes juridictionnels inscris sur l'édit du préteur, afin d'aiguiller le justiciable romain. Ces interprétations et ces opinions des Prudents sur l'édit du préteur n'avaient aucun caractère obligatoire. Cependant, en pratique, l'opinion des Prudents les plus renommés était généralement adoptée par les préteurs et les juges. [...]
[...] Avec le temps, elles sont cependant devenues beaucoup trop nombreuses, et il était parfois difficile pour les juges de savoir si une Constitution, invoquée par un avocat, existait réellement. Afin de mettre de l'ordre dans cette abondance de Constitutions impériales, va donc ordonner en 529 la rédaction de ce Code. L'ensemble des Constitutions impériales y est ainsi répertorié dans un ordre chronologique. L'œuvre sera achevée en 534. Cette œuvre n'est pas originale puisque les empereurs Théodose II et Valentinien III avaient déjà ordonné une telle remise en ordre. Projet qui se traduira par la rédaction du Code théodosien en 438. [...]
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