Pourquoi nous sommes partisans du suffrage féminin, Cahiers de la démocratie populaire, Germaine Chapuis, féminisme au début du XXe siècle, féminisme modéré, citoyenneté féminine
Après avoir participé à l'effort de guerre entre 1914 et 1918, certaines femmes poursuivent leur combat entamé à la fin du XIXe siècle notamment pour obtenir le droit de vote des femmes alors même que celui-ci s'étend dans le monde occidental, comme en Angleterre et en Allemagne en 1918 ou aux États-Unis en 1919. En France, la chambre des députés y est favorable, mais le sénat se refuse à accorder aux femmes le droit de vote. Le féminisme français de l'entre-deux-guerres est dual : à un féminisme radical et égalitariste vient bientôt s'opposer un féminisme plus modéré. Ainsi, en 1920, l'Union nationale pour le vote des femmes parvient à rallier à sa cause des femmes de tendance catholique, marquées par un conservatisme de droite et qui hésitaient jusque-là à s'engager dans le combat pour le droit de vote des femmes. Germaine Chapuis est une figure notable de ce féminisme plus modéré : c'est une femme diplômée, titulaire d'un doctorat, elle est membre du Parti démocrate populaire, un parti de centre droit d'inspiration chrétienne. Elle publie en 1931 un article dans les Cahiers de la démocratie populaire, lesquels sont édités par le Petit démocrate, l'organe du parti. Dans cet article, intitulé « Pourquoi nous sommes partisans du suffrage féminin » Germaine Chapuis défend le vote des femmes. Dans cette perspective, elle parle au nom de son parti et justifie sa position en invoquant les valeurs du Parti démocrate populaire.
[...] Ainsi, en 1931, la femme est toujours politiquement inexistante, car exclue du suffrage, ce que déplore l'auteure en dénonçant cette infantilisation juridique de la femme. On va voir comment elle s'attache à montrer que cette exclusion est injustifiée au regard du principe démocratique. B. Un suffrage féminin qui se justifie par le principe démocratique Germaine Chapuis s'applique à dénoncer l'hypocrisie de la démocratie à la française, laquelle exclue la femme de la souveraineté nationale tout en la soumettant à ses lois. [...]
[...] Nous allons nous attacher à définir quels sont les arguments du féminisme modéré tel qu'il est représenté par Germaine Chapuis. On verra tout d'abord que l'auteure défend l'idée que la femme adulte doit être considérée comme une citoyenne à part entière, dotée des mêmes prérogatives politiques que les hommes. On s'attachera ensuite à montrer comment l'auteure défend un féminisme différentialiste en mettant l'accent sur l'importance du rôle maternel de la femme. Pour une reconnaissance de la citoyenneté féminine A. La femme, une citoyenne dotée d'une maturité d'esprit Dès les premières lignes du texte, Germaine Chapuis rappelle que le principe du suffrage universel implique que celui-ci soit accessible à tout citoyen adulte et pourvu d'une maturité d'esprit (l.4) suffisante, la première condition impliquant généralement la deuxième. [...]
[...] L'opposition entre détruisant et créant est parlante et laisse penser que l'auteure aurait tendance à répondre négativement. Dans cette hypothèse, le droit de vote des femmes se justifie à plus forte raison. En somme, dans la conception de l'auteure, accorder le droit de vote aux femmes revient à leur attribuer la juste contrepartie de ce service maternel L'étude du texte de Germaine Chapuis permet de mettre en évidence les spécificités du féminisme modéré, qui, en France à cette époque, éclipse les conceptions féministes plus radicales. [...]
[...] Ainsi, en 1920, l'Union nationale pour le vote des femmes parvient à rallier à sa cause des femmes de tendance catholique, marquées par un conservatisme de droite et qui hésitaient jusque-là à s'engager dans le combat pour le droit de vote des femmes. Germaine Chapuis est une figure notable de ce féminisme plus modéré : c'est une femme diplômée, titulaire d'un doctorat, elle est membre du Parti démocrate populaire, un parti de centre droit d'inspiration chrétienne. Elle publie en 1931 un article dans les Cahiers de la démocratie populaire, lesquels sont édités par le Petit démocrate, l'organe du parti. Dans cet article, intitulé Pourquoi nous sommes partisans du suffrage féminin Germaine Chapuis défend le vote des femmes. [...]
[...] A leur tour, les partis politiques s'ouvrent progressivement aux femmes : le parti radical, bien qu'hostile au suffrage féminin, a paradoxalement accepté des femmes dans ses rangs dès 1924. D'autres figures du militantisme féminin français ont pu profiter de ces avancées sociales : Madeleine Pelletier a été la première femme diplômée en psychiatrie en France, et Adrienne Avril de Sainte-Croix a exercé en tant que journaliste pour le Figaro. Il ne faut pas généraliser, car cela touche une catégorie assez restreinte, des femmes en grandes majorités issues de la bourgeoisie. [...]
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