Traité de Bossuet, monarchie, rationalité, sacralité, catholicisme, pouvoir royal, gallicanisme, Louis XIV, autorité royale, religion, roi, bien commun
Écrit en 1677 sous Louis XIV, le traité de Bossuet s'inscrit dans le contexte politique, juridique et religieux de la fin du XVIIe siècle en France. Sur le plan religieux, l'affirmation du catholicisme comme unique confession admise dans le royaume s'était amorcée dès 1593 avec l'arrêt Lemaitre du Parlement de Paris, sous Henri IV. Cet arrêt intervenait après les guerres de religion. Il réaffirmait avec force le principe de catholicité dans le royaume, en interdisant l'exercice public des cultes protestants. Cela marquait le retour officiel à l'orthodoxie catholique après la révocation de l'édit de Nantes en 1685. Sur le plan juridique, les théories absolutistes développées par des auteurs comme Bodin, Coquille ou Loyseau au XVIe siècle avaient posé les bases conceptuelles du pouvoir royal comme puissance souveraine et indivisible aux mains du monarque. Ainsi, lorsque Bossuet écrit son traité en 1677, le gallicanisme, doctrine défendue par l'auteur et selon laquelle l'Église gallicane jouit d'une autorité propre dans le royaume, est devenu la doctrine officielle sous l'impulsion de Louis XIV.
[...] Sur le plan juridique, les théories absolutistes développées par des auteurs comme Bodin, Coquille ou Loyseau au XVIe siècle avaient posé les bases conceptuelles du pouvoir royal comme puissance souveraine et indivisible aux mains du monarque. Ainsi, lorsque Bossuet écrit son traité en 1677, le gallicanisme, doctrine défendue par l'auteur et selon laquelle l'Église gallicane jouit d'une autorité propre dans le royaume, est devenu la doctrine officielle sous l'impulsion de Louis XIV. Avec ce traité, Bossuet, représentant du gallicanisme, cherche à justifier théologiquement le pouvoir absolu du roi, en le présentant comme étant d'essence divine. [...]
[...] Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte : livre troisième, articles II et III ; livre cinquième, article I - Jacques-Bénigne Bossuet (1677) - Dans quelle mesure le traité de Bossuet sur la sacralité de la monarchie concilie-t-il une conception théologique du pouvoir avec une exigence de rationalité dans son exercice ? Selon La Mothe Le Vayer : "la religion est la plus importante partie de ce qui doit être enseigné à un jeune prince destiné à porter la couronne". [...]
[...] Par ailleurs, Bossuet insiste sur l'idée que le roi "tient la place de Dieu" dans son royaume. Il matérialise la présence immanente du Créateur parmi les hommes et assure sa protection bienveillante envers les sujets vertueux. Sous sa férule providentielle, la société terrestre peut prospérer conformément au dessein salvifique divin. B. La consécration certaine du caractère sacré de la personne du roi Pour Bossuet, le statut divin conféré au roi par sa fonction a pour conséquence directe que sa personne est elle-même investie d'un caractère sacré. [...]
[...] Après avoir étudié la théorisation par Bossuet de l'origine divine de l'autorité royale et le statut sacré conféré par là même au souverain, il s'agit désormais de s'intéresser à la conception qu'il développe concernant l'exercice concret du pouvoir royal. En effet, si Bossuet fonde le principe de la monarchie absolue dans la volonté de Dieu, il n'envisage pas pour autant un pouvoir illimité qui s'affranchirait de toute règle. L'origine divine de la fonction royale implique selon lui que les souverains soumettent leur gouvernement à certains principes éthiques et rationnels. II. [...]
[...] Seule la sagesse issue de la raison éclairée par la religion est à même, selon Bossuet, de préserver le roi des tentations tyranniques et de légitimer son pouvoir au regard de Dieu. En exerçant sa souveraineté de manière équitable et désintéressée, en conformité avec les lois divines de justice, le monarque assume pleinement son rôle providentiel et mérite l'obéissance de ses sujets. C'est pourquoi Bossuet enjoint les rois à soumettre scrupuleusement leur gouvernement aux impératifs de piété, de justice et du bien public, conformément aux desseins célestes d'harmonie sociale et de prospérité du royaume sous l'autorité légitime du monarque. [...]
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