Constitution Imperatoriam maiestatem, publication des Institutes de l'empereur Justinien le 21 novembre 533

Extraits

[...] Justinien majestueux par la force des armes Justinien avait de grandes ambitions militaires, et de victoire en victoire, s'appropriait les épithètes des vaincus pour glorifier son titre. En lisant les diverses constitutions de Justinien qui ordonnent la rédaction du premier Code, sa confirmation, la composition du Digeste, on ne voit à côté du nom de cet empereur que les titres communs de Augustus, ou bien PIEUX, HEUREUX, GLORIEUX, VAINQUEUR, ET TRIOMPHATEUR C'est dans la constitution que nous avons ici (Constitution Imperatoriam maiestatem), que Justinien pour la première fois, prend les épithètes nombreuses et emphatiques de ALLEMANDS, DES GOTHS, DES FRANCS, DES GERMAINS, DES ANTES, DES ALAINS, DES VANDALES, DES AFRICAINS C'est que Bélisaire, conduisant sous les murs de Carthage les soldats de l'empire, dispersant les Vandales et leurs auxiliaires, venait de renverser leur royaume dans l'Afrique, et de réduire cette contrée à l'état de préfecture impériale. [...]

[...] Dans la préface, il dira par la suite que C'est à force de veilles et de travaux ( ) que nous avons rempli cette double carrière Justinien, veut montrer qu'il a réussi à réunir les deux conditions essentielles que sont la force des armes et l'autorité des lois (infra. pour faire briller le prince majestueusement. On entend par travaux, toutes les actions de l'empereur dans les trois domaines où il excellait, à savoir, les guerres, les constructions architecturales et les lois, travaux qui marchaient de front sans que les uns suspendissent les autres. Dans toutes les villes et les provinces, l'empreinte de l'empereur était marquée par sa puissance et ses constructions (Par exemple : Sainte- Sophie, temple chrétien). [...]

[...] Les compilations s'accompagnent d'une réforme des études juridiques. Justinien impose une cinquième année d'enseignement et revoit les programmes. Le droit est désormais fixé et les professeurs sont sommés de s'en tenir aux textes officiels (l'article 3 de la préface) que vous n'écoutiez et ne lisiez rien d'inutile, mais seulement ce qui se pratique aujourd'hui Pas question d'apprendre aux élèves une fausse doctrine ordonne l'empereur qui interdit l'enseignement en dehors des écoles officielles. Après avoir réussi leurs examens, les jeunes gens deviennent avocats ou praticiens, à moins qu'ils n'entament une carrière administrative. [...]

[...] La compilation justinienne comporte quatre éléments. L'article 4 du texte indique de nouveau les trois éminents rédacteurs que sont Triboniano, Theophilo, et Dorotheo, rédacteurs des Institutes ; Nous savons que tous les travaux législatifs de Justinien, à l'exception du premier Code, furent faits sous la direction de Tribonien ; que Dorothée était professeur de droit à Béryle, Théophile à Constantinople. Ont eu achevé de renfermer tout le droit ancien Justinien rappelle ici les ouvrages qu'il a déjà fait rédiger sur la législation : le Code, le Digeste. [...]

[...] L'empereur Justinien, toujours auguste, et consul pour la troisième fois La date que nous avons ici correspond à celle du 22 novembre 533. C'est l'époque à laquelle les Institutes furent confirmés ; le Digeste le fut environ un mois après, le 16 décembre, et ces deux ouvrages reçurent leur autorité légale à partir du 30 décembre 533. Par cette promulgation, les Institutes ont acquis la valeur de lois. La promulgation de la compilation justinienne marque le triomphe de la loi. Le meilleur de l'héritage juridique de Rome, en quelque sorte revivifiée par la volonté de l'empereur, est transformé en loi. [...]