Jean de Venette, chroniqueur français du XIVème siècle, est né en 1307 et mort en 1369. En 1339 il devient prieur du couvent de l'Ordre du Carmel à Paris et devient par la suite supérieur de cet ordre pour la France de 1341 à 1366. Le texte que nous commenterons est une chronique. Une chronique est un ouvrage parfois écrit collectivement et relatant une série de faits chronologiquement. Ces chroniques sont perpétuées par des évêques et les grandes abbayes afin de relater chronologiquement, dater et conserver les faits importants. Les Chroniques latines de Jean de Venette rédigées entre 1340 et 1368 ont été publiées comme étant la suite des Chroniques de Guillaume de Nangis, bénédictin de l'Ordre de Saint-Denis. Farouchement hostile aux nobles et anglais, il s'est très largement opposé dans ses chroniques aux prétentions d'Edouard III au trône de France. En effet, une difficulté est intervenue dès la mort de Charles IV de France, car en l'absence de descendant mâle survivant, il s'est alors posé la question du successeur au trône.
[...] Dans un second paragraphe, Jean de Venette expose les raisons de l'exclusion d'Isabelle de France au pouvoir royale. Il écrit : Isabelle, reine d'Angleterre, fille de Philippe le Bel et sœur de Charles, était écartée de la garde et de la conduite du royaume non en raison de son degré de parenté, mais à cause de son sexe : à supposer qu'elle eut été homme, la garde et le gouvernement du royaume lui auraient été attribués Isabelle de France a donc était écartée du pouvoir royale en raison de son sexe et donc en application de la règle coutumière de masculinité du roi, selon laquelle seule les hommes peuvent accéder au pouvoir royale. [...]
[...] Il est important de noter qu'un régent n'est pas simplement une personne qui gère les prérogatives royales durant une courte période, mais il représente un successeur potentiel au trône. En effet, si la reine n'accouchait pas d'un garçon, c'est alors le régent désigné préalablement qui serait responsable du royaume. La désignation du régent est donc loin d'être anodine et c'est notamment pour cette raison que, nous le verrons, le choix du successeur de Charles IV fût controversé. Nous verrons donc dans une seconde sous partie, que cette désignation du régent a posé quelques difficultés. Un choix de régent balancé entre les règles : masculinité et proximité. [...]
[...] Jean de Venette développe alors dans notre extrait, les arguments en faveur du descendant Philippe de Valois. A peine à mort caché, il affirme que seul Philippe de Valois pouvait succéder plus légitimement que les autres au trône. Dans ce commentaire nous nous pencherons donc sur la question de la succession royale et notamment sur les règles coutumières qui entourent cette succession. Nous nous demanderons quelles règles, quelles soient coutumières ou non, ont été prises en compte afin de résoudre la question de la succession en cas d'absence de descendant, direct et mâle, au trône ; et donc de justifier selon Jean de Venette la désignation au trône de Philippe de Valois? [...]
[...] Nous avons donc vu précédemment qu'il y a eu controverse entre le choix de la proximité ou de la masculinité. Cependant même si les anglais étaient en faveur d'Edouard III, Jean de Venette et nombre de juristes penchaient à l'inverse en faveur de Philippe de Valois et de la règle de masculinité. Nous étudierons donc dans une première sous partie la tradition coutumière de l'exclusion des femmes au pouvoir royale et donc par conséquent le rejet à la succession d'Edouard III. [...]
[...] Jean de Venette, écrit : de leur coté, les Anglais déclaraient que leur jeune roi Edouard était le plus proche parent, en tant que fils d'une fille de Philippe le Bel et par conséquent neveu du roi Charles. Par conséquent, pour les anglais, il revenait à Edouard d'assumer les prérogatives royales puisqu'il était plus proche que Philippe de Valois généalogiquement de Charles IV. En effet selon la règle de la proximité, comme Philippe de Valois n'était que le cousin de Charles IV et que Edouard III était son neveu, il était logique selon cette règle coutumière que la régence du royaume soit attribué au neveu et non pas au cousin. [...]
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