Discours de Sieyès, Assemblée nationale constituante, 7 septembre 1789, citoyens, représentants, Parlement, Etats généraux, Révolution française
« Le système représentatif est une procuration donnée à un certain nombre d'hommes par la masse du peuple qui veut que ses intérêts soient défendus, et qui néanmoins n'a pas de temps de les défendre lui-même », écrit Benjamin Constant. Ainsi, il considère que le gouvernement représentatif permet au plus grand nombre d'être libéré de la gestion quotidienne des affaires publiques et il promeut ce système.
Or l'abbé Sieyès fait aussi la promotion du système représentatif lors de son discours à l'Assemblée nationale constituante le 7 septembre 1789 (qui est publié dans les Archives parlementaires). Emmanuel-Joseph Sieyès est un homme d'Église, un homme politique et un essayiste français. En 1789, il est élu député du tiers état aux États généraux et c'est lui qui va proposer la transformation de la chambre du Tiers état en Assemblée nationale. Il rédigera le serment du Jeu de Paume et travaillera à la rédaction de la Constitution. Il a donc pris une part active à la Révolution française jusqu'à sa fin puisqu'il participera au coup d'État du 18 brumaire.
[...] Il s'agit maintenant de voir en quoi le système représentatif est en opposition avec le système démocratique Mais il s'agit aussi d'analyser le fait que ce système est finalement peut-être le seul système démocratique possible selon la définition que l'on donne au mot démocratie Le système représentatif est contraire aux principes démocratiques La thèse selon laquelle le gouvernement représentatif est contraire au gouvernement démocratique est défendue par l'abbé Sieyès dans cet extrait de son discours à l'Assemblée nationale constituante. Pour comprendre cette thèse, il faut tout d'abord comprendre le sens du mot démocratie comme Sieyès l'entend. D'après son discours, un gouvernement démocratique se comprend comme un système de démocratie directe. Ainsi, la démocratie consiste selon lui à ce que tous les citoyens actifs participent directement aux décisions politiques. [...]
[...] On va distinguer trois pouvoirs à séparer : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. On peut donc souligner le fait que la souveraineté nationale implique le régime représentatif qui nécessite pour son contrôle, la séparation des pouvoirs. Ainsi, on a vu que certains principes fondamentaux qui émergent au XVIIIe siècle et qui trouvent leur avènement lors de la Révolution française comme le principe de souveraineté nationale imposent le choix du système représentatif. Or, il s'agit maintenant d'en comprendre son fonctionnement et donc d'étudier comment le peuple va choisir ses représentants. [...]
[...] Cependant, nous avons pu analyser les limites de ce propos qui est certes compréhensible compte tenu du contexte, mais qui paraît faux de nos jours. Pourtant, la question du système politique se pose encore de nos jours dans le sens où sur certains points, le système semble avoir des failles et on pourrait parler d'un manque de démocratie. Par exemple, aujourd'hui certains sont amenés à critiquer le fonctionnement politique de la République française en parlant de technocratie. [...]
[...] Conclusion Ainsi, l'abbé Sieyès fait dans son discours à l'Assemblée nationale constituante une promotion du gouvernement représentatif qui selon lui s'impose aux citoyens comme la seule alternative politique possible dans un tel contexte. Il met notamment en valeur les principes sur lesquels se fonde ce système et on a pu développer son propos pour en voir le mécanisme fondateur qui est l'élection. De plus, en valorisant ce système, il rejette le système de la démocratie directe qui est pour lui impossible à mettre en œuvre et en déduit donc que le système représentatif s'oppose au gouvernement démocratique. [...]
[...] De plus, si d'après la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, tout citoyen peut voter, il s'agit de définir le terme citoyen On peut rappeler le contexte dans lequel s'inscrit le discours de l'abbé Sieyès : le débat concernant le suffrage commence en septembre 1789 et s'achève par un vote qui a lieu le 22 décembre 1789 qui opte pour le système de Sieyès. En 1789, personne ne veut du suffrage universel, car les révolutionnaires craignent le peuple alors considéré comme majoritairement conservateur. C'est ainsi qu'on fait la distinction entre les citoyens actifs et les citoyens passifs. [...]
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