Discours politique, passage à la IVème République, chef de l'Etat, séparation des pouvoirs, De Gaulle, stabilité du régime, discours de Bayeu
Dans son discours prononcé à Bayeux le 16 juin 1946, De Gaulle disait que « la nation et l'Union française attendent encore une constitution qui soit faite pour elles ». Il complètera d'ailleurs ses propos par une citation de Solon, en expliquant qu'une constitution est bonne « pour un peuple, et pour un temps ». Le général, alors admiré et idolâtré partout en France, faisait pourtant face à un échec. En effet, sa vision de l'État comme étant nécessairement fort n'était pas en voie de l'emporter. Le référendum du 21 octobre 1945, mettant définitivement fin à la Troisième République, allait pourtant initialement dans son sens. Mais l'assemblée constituante qui avait été élue pour l'occasion ne parvenait pas à s'accorder. Les questions centrales et fondamentalement nécessaires à la renaissance d'un régime équilibré ne trouvaient pas de réponses. Quelle doit être la place de l'État ? De son chef ? Quel régime choisir ? Autant d'interrogations que de visions partisanes contradictoires.
[...] En effet, en 1945, il a été, avec le GPRF, l'instigateur du référendum sur la fin de la Troisième République. C'est aussi lui qui a appelé les français à élire une nouvelle assemblée constituante. Dans son discours de Bayeux, on l'entend même défendre la possibilité du recours au référendum, par le Chef de l'Etat, sur les questions les plus importantes. Cette ouverture au peuple est, il faut le dire, très novatrice, pour l'époque. Le référendum n'existe plus depuis l'ère Napoléonienne, c'est une véritable nouveauté que souhaite mettre en place De Gaulle. [...]
[...] Dans ce contexte, le général de Gaulle se rapproche énormément des propos d'Abraham Lincoln qui affirmait que le gouvernement doit se faire par et pour le peuple . Ici, De Gaulle montre exactement la même chose, en affirmant qu'il faut que la nation soit à la fois source et objectif de l'État pour que ce dernier soit légitime. De plus, De Gaulle se place dès lors dans la logique de troisième voie, qu'il défendra et qui sera d'ailleurs une position assez typiquement française par la suite. [...]
[...] De Gaulle sera donc un fervent partisan du régime parlementaire, et rejettera en bloc le parlementarisme de la Troisième République Pour cela, il portera l'idée d'un exécutif fort, centré autour de la personne du chef de l'État Le rejet du parlementarisme La bonne marche du pouvoir et de l'État impose une séparation du premier au sein du second. La théorie, d'abord présentée par Montesquieu et, dans le discours de Bayeux, reprise par Charles de Gaulle, est un fondement absolu de tout système démocratique. [...]
[...] Ou qu'en lui confèrent la plus grande indépendance possible ? Pour De Gaulle, le seul moyen de renforcer les institutions aux yeux des français est de leur faire prendre part à leur constitution. Il l'exprime d'ailleurs très clairement dans son discours : les pouvoirs publics ne valent en fait et en droit que s'ils s'accordent avec les intérêts supérieurs du pays, s'ils reposent sur l'adhésion confiante des citoyens . Il faut donc comprendre ici que De Gaulle veut placer le peuple comme premier acteur de son État. [...]
[...] En effet, sous la Troisième République, la constitution était finalement un agrégat de trois textes, qui n'avait jamais été proposé au vote du peuple. En plus de cela, l'objectif des constituants d'alors étant de remettre en cause la forme républicaine du gouvernement, la constitution avait alors un bon nombre de défauts. Et ces défauts, pour De Gaulle, sont autant de chances de dérive du régime. Il incitera d'ailleurs son auditoire à se questionner par lui-même à travers sa question, quelque peu rhétorique : Comment et pourquoi ont fini chez nous la première, la deuxième et la Troisième République ? [...]
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