De civitate Dei, Saint-Augustin, res publica, Rome, Empire romain, res populi, La Cité de Dieu, Dieu, res publica romaine, régime politique, histoire de Rome
Saint Augustin est un penseur romain chrétien dont la vie enjambe le IVe et le Ve siècle. Il publie de nombreux avis philosophiques sur la question de Dieu, dont De civitate Dei qui est l'ouvrage le plus conséquent de son oeuvre. Il est publié dans un contexte où la notion de res publica est débattue, et influencée par la pensée publiée cent ans auparavant d'un évêque proche du pouvoir : Eusèbe de Césarée.
Dans cet extrait du deuxième livre de cet ouvrage publié entre 413 et 426, et dont on peut traduire le titre par ''La Cité de Dieu'', Augustin tente de démontrer qu'il n'y a jamais eu, sous l'Empire romain, de res publica.
[...] Pour l'auteur, la véritable justice est donc celle appliquée selon les principes du droit canonique. Avec cette définition, Augustin constate que l'Empereur romain ne se soumet pas à l'autorité divine et que l'Empire, bien que chrétien, ne respecte pas les principes énoncés dans la Bible. La justice, selon la définition donnée par Scipion, est donc inexistante à Rome. Une justice inexistante La « véritable justice », condition sine qua non pour qu'existe la res publica selon Scipion, est donc absente de Rome, car cette justice ne peut exister que dans la Cité de Dieu. [...]
[...] La chose publique, incontestablement chose du peuple Saint Augustin fait également une remarque d'ordre linguistique. Pour lui, il est possible de « lui donner le nom de res publica, puisqu'elle est incontestablement la res populi ». Pour lui, on peut donner le nom de res publica au régime politique qui gouverne Rome. Mais il opère pour cela un glissement de sens. Le nom de res publica est accordé uniquement du fait que la « chose publique » est nécessairement la « chose du peuple ». [...]
[...] De civitate Dei, Livre II - Saint Augustin (413-426) - Rome a-t-elle connu la res publica ? L1 Paris 8 (2020 - 2021) Commentaire - SAINT AUGUSTIN, De civitate Dei, II (trad. Saisset, Paris, 1869) - « Je m'efforcerai de prouver que selon les définitions de la république et du peuple, données par Scipion jamais il n'y a eu à Rome de res publica, parce que jamais il n'y a eu de vraie justice. [ . ] je veux bien convenir que la res publica romaine a existé, surtout à mesure qu'on s'enfonce dans les temps primitifs ; mais il n'en demeure pas moins établi que la véritable justice n'existe que dans cette res publica dont le Christ est le fondateur et le gouverneur. [...]
[...] Rome a-t-elle connu la res publica ? Si Augustin concède qu'une res publica romaine a existé, au moins dans les temps anciens il finit par considérer que Rome n'a jamais connu de res publica au sens de la définition donnée par Scipion (II.). Une res publica romaine réelle Saint Augustin dispute dans cet extrait l'existence de la res publica romaine, mais il lui reconnaît tout de même certaines caractéristiques. Il concède que la res publica a bien existé, surtout à mesure que l'on remonte le fil de l'Histoire de Rome (A.). [...]
[...] Enfin, sans véritable justice, Rome ne peut connaître la res publica. Il serait possible de contester, de relever que ce sont les Romains qui ont inventé une bonne partie de la tradition juridique occidentale, mais Augustin balaie ces critiques possibles en se référant à la définition donnée par Scipion, pour qui la res publica sans justice est détruite. Après avoir démontré que Rome n'avait jamais connu la res publica au sens des définitions données par Scipion, l'ouvrage pionnier d'Augustin influencera des générations de penseurs. [...]
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