"Aujourd'hui, l'universalité des droits de l'homme est devenue réalité, non pas au sens où ils seraient désormais universellement reconnus et respectés, mais au sens où la revendication des droits de l'homme s'est diffusée à l'ensemble de la planète". Danièle Lochak, en tant que professeur de droit spécialiste des droits de l'homme et membre de la LDH (ligue des droits de l'homme), nous fait part ici d'un constat probant : bien qu'ayant toujours eu une vocation universelle – du moins sur le plan philosophique – ce n'est que très récemment que les droits de l'homme ont acquis une telle importance à l'échelle planétaire.
De nombreuses associations – plus de 150 existant à ce jour -, à l'image de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l'homme) ou encore d'Amnesty International, promeuvent aujourd'hui la protection des droits de l'homme à travers le monde. Ces associations humanitaires, parfois soutenues dans leur action par les États eux-mêmes, mais également par des organisations inter étatiques (dont la plus importante reste l'ONU) suscitent un fort impact sur l'opinion publique (notamment celle des pays industrialisés, en Europe et en Amérique du Nord). Il apparait donc pertinent de s'intéresser à l'emprise que peuvent avoir ces « droits de l'être humain » sur le droit international, ainsi que l'utilisation qui en est faite par le corps politique.
On peut alors s'interroger sur la nature de l'influence des droits de l'homme sur les relations entre pays, et notamment entre les États à l'origine de l'émergence des droits de l'homme – le monde occidental, c'est-à-dire l'Europe de l'Ouest et l'Amérique du Nord, par le biais de l'ONU (première puissance humanitaire au monde) et de l'OTAN – et ceux qui se sont vus imposer ces droits a posteriori (autrement dit, l'ensemble des autres pays non occidentaux, industrialisés ou en voie de développement).
Tel est bien le problème soulevé ici, à savoir dans quelle mesure l'application des droits de l'homme par les puissances occidentales fait l'objet d'une manipulation, destinée à servir leurs intérêts propres.
[...] L'assistance choisie envers les pays en voie de développement permet de réaliser une nouvelle forme de diplomatie : en contrepartie de son aide, notamment financière, aux gouvernements des Etats en difficulté, la France (qui n'est citée ici qu'en exemple parmi les nombreux acteurs de ce phénomène) peut obtenir le soutien de ces pays amis afin de faire aboutir des projets qui ne bénéficiaient pas de l'appui des pays occidentaux industrialisés. On assiste alors à l'établissement de nouvelles solidarités. Compte tenu de ses capacités militaires moyennes, le messianisme culturel comme le fait justement remarquer Marie-Christine Delpal[16], apparaît comme le moyen idéal de reconquérir la stature internationale passée de la France. Ainsi, en plus de l'aide humanitaire, cette dernière fait parvenir dans ses anciennes colonies africaines des experts, susceptibles de conseiller les gouvernements amis en matière de démocratie. [...]
[...] Internet - http:// /search?q=cache:39bhc7EuczsJ:www.colisee.org/article.p hp%3Fid_article%3D567+atteinte+aux+droits+de+l%27homme+r%C3%A9publiques+so vi%C3%A9tiques&cd=2&hl=en&ct=clnk&lr=lang_fr lang_en) consulté le 29/12/09 - http://liberezlesenfants.blogspot.com/2006/01/les-sept-firmes-examines- nike-levi.html consulté le 29/12/09 - http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/asiepacifique/2009122 9.FAP0132/chine_le_ressortissant_britannique_a_ete_execute.html site du journal le Nouvel Observateur, consulté le 29/12/09 - http://www.aujourdhuilachine.com/actualites-chine-jo--droits-de-l-homme- pekin-ne-tient-pas-ses-promesses-selon-amnesty-5148.asp?1=1 consulté le 22/12/09 - http://www.echr.coe.int/echr/Homepage_FR Site officiel de la Cour européenne des droits de l'homme consulté le 23/12/09 - http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/que-sont-devenues-les- promesses-de-la-chine_542080.html Par Mustapha Sandid, publié le 30/07/2008, consulté le 22/12/09 - http://www.nato.int/bienvenu/home.htm Site de l'OTAN consulté le 23/12/09 - http://www.rsf.org/spip.php?page=article&id_article=24488 consulté le 22/12/09 - http://www.un.org/fr/ Site de l'ONU consulté le 23/12/09 - www.exxonmobil.com/corporate/Citizenship/Corp_citizenship_Com_transparency. asp consulté le 29/12/09 LOCHAK D., Les droits de l'homme, La Découverte, Paris p.46 CORNU G., Vocabulaire juridique, PUF p.335 SUDRE F., Droit européen et international des droits de l'homme, PUF pp. 12-13 Théorie notamment développée par Danièle LOCHAK dans Les droits de l'homme, op. cit. [...]
[...] Pour garder l'exemple des Etats-Unis, le gouvernement de George W. Bush a en effet illégalement tiré parti de la constatation par l'ONU de l'existence de transgressions graves des droits de l'homme en Afghanistan[13] en 2001, puis en Irak[14] en 2003, pour mener des expéditions punitives (la recherche de Ben Laden à la suite des évènements du 11 septembre 2001) voire préventives (la recherche d'armes de destruction massive du gouvernement de Saddam Hussein). L'usage abusif de la notion d'ingérence a permis, par l'organisation d'interventions armées unilatérales, de tirer parti de l'aide humanitaire à des fins stratégiques. [...]
[...] Cet intérêt prononcé peut s'expliquer notamment par l'existence d'un accord Pétrole contre nourriture adopté en 1996, et procurant à l'ONU une de ses seules sources de financement autonome. L'intérêt économique n'est pas le seul moteur du détournement de l'aide humanitaire morale - ou du moins il n'en est pas toujours l'origine directe. Il appert en effet que la question de l'assistance aux pays en développement permet de conférer aux Etats dits développés une image positive, en mesure de satisfaire les exigences de l'opinion publique internationale. [...]
[...] Cette instrumentalisation politique peut s'exercer dans le cadre de trois modalités différentes. Il arrive en effet souvent que le pays en question (il s'agit ici de l'exemple des pays d'Afrique subsaharienne) proclame officiellement son adhésion à un instrument juridique international relatif aux droits de l'homme, mais que postérieurement, il adopte dans l'indifférence générale une législation nationale dont l'objet est complètement en contradiction avec le précédent. C'est souvent le cas en matière de liberté d'expression[23] : celle-ci fait l'objet d'une adhésion massive sur le plan théorique et formel, mais en pratique, elle est fortement restreinte, notamment lorsqu'il s'agit de la répression de la subversion contre le régime politique en place. [...]
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