Souvent présentés comme une conséquence dramatique du changement climatique, les flux migratoires liés aux perturbations de l'environnement ont fait apparaître un nouveau genre. Des populations touchées par la montée du niveau des mers, la désertification, les séismes ou les inondations obligées de quitter leur région d'origine, dès lors que les conditions environnementales sont devenues invivables. Obligés de migrer pour échapper à leur condition de plus en plus dégradée, ils sont ce que l'on appelle des migrants écologiques. De nombreux articles relatent régulièrement de la douloureuse expérience des habitants de Tuvalu (où), contraints de survivre sur leur atoll en attendant que la mer les recouvre, ou bien celle des Africains du lac Tchad, dont la surface s'amenuise de jour en jour, menaçant les réserves de poisson. Ces peuples, la plupart du temps très pauvres sont les premières victimes de la dégradation de l'environnement et des changements climatiques.
L'hétérogénéité des dimensions des migrations écologiques rend de plus en plus difficile toute tentative de définition du terme de réfugiés écologiques. D'autant plus, qu'il est difficile de distinguer les causes réelles des migrations. Bien souvent, l'environnement n'est pas l'unique facteur de départs, mais associé à la pauvreté et au mal développement, il est plutôt le révélateur de la vulnérabilité des sociétés. L'extrême vulnérabilité conduit souvent à l'émigration et c'est pour cette raison que le problème du refuge écologique touche un nombre accru de populations appartenant aux pays les plus pauvres.
La dimension transfrontalière et transgenre du problème des réfugiés écologiques reste assez inédite au niveau international. C'est d'ailleurs ce qui complique l'élaboration d'un statut ainsi que la mise en place d'une protection adaptée pour ces personnes
En effet, si les associations plaident en général pour l'octroi d'un statut spécifique aux réfugiés écologiques, ainsi que pour une meilleure prise en charge humanitaire des personnes déplacées internes, ces revendications se heurtent pour la plupart à la structure du droit international.
La mise en place d'une plus grande justice climatique sera longue et difficile. En effet, il semble qu'il existe un double discours de la part des États et de la part des associations et de la société civile. Si la rhétorique des associations s'appuie souvent sur la responsabilité des pays les plus industrialisés, les Etats ne sont pas prêts à reconnaître cet état de fait en considérant les réfugiés climatiques comme les victimes de leur société.
Nous nous appuierons donc sur l'hypothèse selon laquelle la mise en place d'un régime protecteur des réfugiés suppose une remise en question des principes actuels du droit international. Afin de corroborer cette hypothèse, nous verrons la responsabilité de l'homme dans les changements climatiques, puis à travers une approche juridique, l'insuffisance du droit à offrir une protection directe aux réfugiés écologiques. Pour conclure, par une approche prospective du phénomène, à travers des articles, ouvrages, rapports de chercheurs, de scientifiques, juristes ou associations de défense des migrants qui tentent d'offrir une définition et une protection au réfugié écologique avec la création de nouveaux concepts comme l'ingérence écologique, le droit à un environnement global ou encore la notion de droit d'asile environnemental...
[...] Pourtant si ce texte semble exploitable, la diversité des cas de réfugié écologique ainsi que le nombre important de personnes déplacées sur le continent africain pour des raisons écologiques, relativisent l'effectivité et l'application de ce texte aux réfugiés écologiques[79] En définitive, seule la protection internationale de lutte contre la désertification de 1994 a très clairement et très directement mentionné un lien entre les atteintes à l'environnement et les conséquences migratoires. Toutefois, elle n'offre pour autant pas un statut et une protection spécifiques aux personnes déplacées en raison de la désertification. Dans ce cas, il n'existe aucune protection internationale et statut spécifique aux réfugiés écologiques. Qu'en est-il dès lors des personnes victimes de la dégradation de leur milieu environnemental qui restent à l'intérieur de leurs frontières ? 2. [...]
[...] En cas de non respect de cette obligation internationale, il appartient alors à la communauté internationale d'utiliser les moyens diplomatiques nécessaires afin d'aider à protéger les droits de l'homme ainsi que le ben être des populations. Cependant, lorsque ces méthodes s'avèrent insuffisantes, le Conseil de sécurité peut décider, par nécessiter, de prendre des mesures en application de la charte des nations unies, y compris si besoin est, une action coercitive[108] Bien sûr, dans le cas des réfugiés écologiques, une action de ce genre est peu adaptée. Pourtant, il convient de contrôler que chaque Etat obéit à ses responsabilités internationales en matière de protection des réfugiés. [...]
[...] Nous ressentons encore de la compassion, mais nous avons perdu le sentiment de l'urgence", a déclaré James Morris."Et ce que nous ressentons en tant qu'individus est reflété dans les mesures prises par les gouvernements - les dons arrivent, mais souvent plus lentement qu'il ne faudrait", a-t-il déploré. C'est pourquoi fin 2005, suite aux conclusions du Sommet mondial, un fonds central d'urgence humanitaire a été créé le 15/12/2005 par une résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies permet aux agences des Nations Unies d'intervenir plus rapidement lors de catastrophes humanitaires et écologiques. Il n'est plus nécessaire d'attendre les dons des pays donateurs avant d'intervenir. Par cette résolution, l'Assemblée générale privilégie une aide directe et rapide et non plus un fonds central auto renouvelable. [...]
[...] Or il a tout autant à relativiser n'étant pas internationalement reconnu ou respecté. En effet, il y a quelques mois la junte birmane a fermé ses portes aux équipes de secours, malgré les nombreux appels internationaux à une ouverture du pays à une aide massive aux sinistrés du cyclone dévastateur Nargis, qui a fait près de victimes[63]. Les militaires birmans, qui exercent un pouvoir sans partage sur l'un des pays les plus fermés au monde, donnant la priorité à la réception d'aides d'urgence évaluées à plusieurs millions d'euros. [...]
[...] Contrairement à l'échelle de Richter pour les tremblements de terre, il n'existe pas de définition qui permette de définir à quel degré une tragédie peut être qualifiée de catastrophe Dans certains cas, comme lors d'un tremblement de terre ou pendant une famine causée par la sécheresse, le taux de mortalité élevé tient lieu de critère. Dans d'autres cas, le nombre de morts est relativement faible mais le nombre de sinistrés ou l'ampleur des pertes économiques suite à une catastrophe constituent aussi des critères. [...]
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