Le concept des droits de l'homme a aujourd'hui trouvé sa place dans notre société pour définir les droits inaliénables, intransgressibles et intrinsèques que disposent les individus, indistinctement de leur race, sexe, religion, ethnie, entre autres. De l'antiquité à la période moderne, les textes n'ont cessé de rappeler l'importance des droits fondamentaux dont bénéficie chaque personne en tant qu'être humain. La protection des droits de l'homme est aujourd'hui devenue un facteur d'évaluation de l'état d'avancement des sociétés ou encore de la démocratie. Pendant longtemps et ce malgré l'affirmation de l'idée de protection, les droits fondamentaux ont été bafoués par des régimes totalitaires qui ne faisaient l'objet d'aucune sanction. Le tranché entre la théorie et la pratique ne cessait de s'approfondir.
La substitution de l'UA (Union Africaine) à l'OUA (Organisation de l'unité africaine) en 2002 a entamé une redynamisation des institutions qui redonnent âme à l'idée panafricaine. En effet, les leaders politiques ont depuis une vision globale des valeurs liant les peuples africains. La démocratie, les droits de l'homme, la résolution des conflits internes et les nouveaux défis posés par la mondialisation impliquent une nouvelle réflexion sur les moyens de rendre plus efficace l'organisation politique continentale. L'UA a pour objectif l'intégration politique, économique et sociale des peuples africains et pour se faire, l'UA s'est dotée de nouveaux principes et de nouvelles institutions . L'innovation majeure et primordiale de l'UA est qu'elle a un droit de regard sur les conflits internes des Etats. L'UA court-circuite ainsi le principe de non-ingérence posé par l'OUA. Toutefois, le manque de moyens financiers et logistiques reste un obstacle important pour la bonne marche des actions menées dans le cadre de l'UA. L'échec de l'UA au Darfour montre que l'inefficacité des mesures ne tient pas uniquement qu'au fait de l'absence de volonté à mettre en œuvre le principe de non-indifférence à l'égard des faits graves comme le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité mais également au manque de moyens financiers et logistiques.
La prise de conscience que le développement africain dans son ensemble ne peut se faire sans une politique commune et continentale fait que les leaders politiques soient sortis des querelles idéologiques et ont relancé les activités panafricaines dès les années 90. Aujourd'hui, la tache de l'UA semble être celle de convaincre les Etats à céder certaines de leurs compétences au profit d'une future force panafricaine. Cette « super puissance » ou ce « fédéralisme » que beaucoup de leaders politiques d'autrefois redoutaient semblent être le seul moyen de développement et de concurrence face aux autres acteurs de la mondialisation. Alors que cette « intégration africaine » est en cours, il est apparu fondamental de se doter, comme pour le continent européen et américain, d'un cadre juridique unique pour sanctionner les violations des droits de l'homme. Dès la fin des années 90, les autorités africaines réfléchissent à une structure institutionnelle et après une longue période de travail, le Protocole portant création de la Cour africaine des droits de l'homme est entré en vigueur avec la ratification de 15 états en 2004. Malgré la volonté de certains d'aboutir à une telle protection, le processus d'instauration va s'avérer très lent et actuellement la fusion de la Cour de justice de l'Union africaine et la Cour africaine des droits de l'homme semble être l'ultime étape vers la bonne marche de ce mécanisme de protection. L'année 2008 promet des avancées majeures dans le fonctionnement de la Cour africaine des droits de l'homme. Le 19 mars 2OO8, le Président de la Cour africaine des droits de l'homme, Monsieur Gérard Niyungeko a annoncé que la Cour débutera ses travaux à la fin de juin 2008. Effectivement, le recrutement du personnel de la Cour est à un stade avancé et les 11 juges se préparent à s'installer à Arusha.
[...] En effet, c'est la première fois que la Commission africaine s'intéresse à la situation des peuples autochtones en Afrique et aux droits qui, conformément à la Charte, s'appliquent à eux. Deuxièmement, la Commission a pour mandat de prendre en considération les droits des peuples tout autant que ceux des individus. Troisièmement, le groupe de travail compte des autochtones parmi ses membres. Mettre l'emphase sur les spécificités africaines ne veut en aucun cas dire un rejet de l'universalisme, mais plutôt une adaptation des droits par rapport aux situations locales. Comme l'écrit René-Jean Dupuy: . [...]
[...] En l'espèce, un Ghanéen s'était évadé d'une prison et réfugié en Cote d'Ivoire prétextant que sa détention était illégale. La Commission a précisé que sa requête était recevable et qu'elle ne pouvait le renvoyer devant les tribunaux ghanéens pour qu'il épuise les voies de recours internes. En cas de justice inéquitable. Dans certains pays, il existe des structures juridictionnelles mais qui peuvent s'avérer irréalistes En effet, seulement une catégorie de personnes a accès aux tribunaux du fait des couts exorbitants. La Communication 241/01, Purohit et Moore Gambie démontre une justice inéquitable qui privilégie les riches. [...]
[...] Depuis 2004, l'Afrique a adopté une nouvelle trajectoire en matière de protection des droits de l'homme. En effet, le Protocole à la Charte portant création d'une Cour africaine des droits de l'homme et des peuples est venu concrétiser, tant le rêve panafricain s'agissant de l'intégration et la coopération, que l'aboutissement d'un mécanisme de protection centralisé pour le continent noir : La création de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. En juin 1994 à Tunis, la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA adopte la résolution AHG 230 qui appelle au Secrétaire général de l'OUA de "convoquer une réunion d'experts gouvernementaux pour procéder, en consultation avec la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, à l'examen des possibilités de renforcer l'efficacité de la Commission, et notamment de la question de création d'une Cour africaine des droits de l'homme et des peuples". [...]
[...] Au moment de l'adoption de la Charte africaine des droits de l'homme, le premier fondement du mécanisme de protection africain, la majorité des états étaient contre l'idée d'une Cour qui mettrait en cause leur souveraineté juridique. En 1987, la création de la Commission africaine va venir combler ce vide juridique. Cependant, sous la pression des ONG et l'OUA en 1994 qui constatent les faiblesses de la Commission, s'est dessinée l'idée d'une Cour africaine des droits de l'homme. Pour renforcer le système africain des droits de l'homme, l'OUA établit en 1994 un groupe de travail composé d'experts gouvernementaux pour réfléchir à la possibilité de créer une Cour africaine des droits de l'homme. [...]
[...] Son secrétariat basé en Afrique du Sud entretenait davantage des relations de coopération que de subordination avec le siège de l'OUA. Le NEPAD a principalement pour tâche la sécurité, la stabilité, le développement et la coopération en Afrique. Toutefois, en juin 2000, l'OUA avait la charge de définir une nouvelle vision du développement fondé sur les réformes démocratiques et l'implication de la société civile. Il y a là, un double emploi car le mandat de l'OUA recoupe en majeure partie celui du NEPAD. [...]
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