Une sagesse universelle affirme opportunément que l'Union fait la force.
Toutes les régions du globe y compris l'Afrique se sont insérées dans cette logique.
En effet, après la deuxième guerre mondiale, l'Europe voit se créer et se développer successivement le Conseil de l'Europe (5 mai 1949), la Communauté européenne (25 mars 1957) et l'Union européenne (07 février 1992). En Amérique, dès 1948, est créée une organisation des Etats américains (OEA). L'Asie, elle, connaît deux regroupements importants : la ligue des Etats arabes et l'ASEAN (Association des Nations du Sud Est asiatique).
Aussitôt libérée du joug colonial, l'Afrique s'est inscrite dans cette perspective. Durant le 7ème congrès panafricain à Accra (GHANA) en 1958, les leaders africains sous la houlette du Ghanéen NKRUMAH sont intimement convaincus que le continent africain doit devenir un acteur sur la scène mondiale ; et pour ce faire, une seule phrase était à l'ordre : l'Afrique doit s'unir. C'est dans ce contexte que l'Afrique et les Africains ont assisté à la création, le 25 mai 1963 à Addis-Abeba, de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA).
Trente-neuf ans plus tard, les dirigeants des Etats africains se sont réunis de nouveau à Durban en 2002. A cette occasion, ils ont décidé de transformer leur traditionnelle institution et de lancer officiellement une nouvelle organisation dénommée Union africaine (UA).
Cette transition de l'OUA vers l'UA a suscité d'abondantes et vives interrogations. Pour une grande majorité de l'opinion publique africaine et panafricaine, la préoccupation majeure était de savoir si l'Afrique était prête à s'engager sans faux-fuyants sur les chemins de l'unité.
Dans les milieux scientifiques, ce changement institutionnel continental n'a pas manqué d'éveiller aussi des réflexions. Pour le politologue, le passage de l'OUA vers l'UA inaugurait un nouveau chapitre dans la problématique « d'une Afrique face au défi de l'Etat multinational » tandis que pour le sociologue, il fallait « analyser la nouvelle dynamique sociale du panafricanisme ». Pour le juriste, la transformation de l'OUA vers l'UA était avant tout la succession d'une organisation internationale à une autre. En ce qui nous concerne, le changement institutionnel de l'OUA vers l'UA nous a amenés à nous poser la question de savoir si sur le plan strictement normatif, les dispositions organiques de l'UA permettent un renouveau face aux multiples défis de l'OUA ? C'est cette interrogation qui nous a poussés à intituler notre travail :
« Les aspects juridiques de la transformation de l'Organisation de l'Unité africaine en Union africaine. »
A ce stade, le lecteur pourrait être amené à s'interroger sur les motivations de ce choix. A l'origine du choix de ce sujet des sentiments ont prévalu, ceux d'une prise de conscience de notre « africanité » et surtout de notre volonté farouche de l'exprimer en contribuant, à notre modeste manière qui est la réflexion, à améliorer l'état de l'Afrique.
Ce choix trouve également une deuxième explication dans la problématique dont le sujet est vecteur : pourquoi et comment s'est opéré la transformation de l'OUA vers l'UA, sur le plan juridique?
En effet, nous partons du postulat que les organisations internationales sont des organismes « vivants » appelés à évoluer et à se modifier, car ils doivent s'adapter à une succession de situations pouvant être très différentes les unes des autres. Ainsi, des circonstances politiques et juridiques conduisent autant à leur naissance qu'à leur mutation. En outre, la succession d'une organisation internationale à une autre révèle des problèmes généraux qui se posent avec plus ou moins d'acuité telle que l'attribution des fonctions assumées par l'organisation appelée à être succédée. Enfin, la question de succession interfère avec les notions de temps, d'identité et de continuité.
Dans cette optique, l'étude de la transformation de l'OUA en UA doit être menée à la lumière d'une démarche chronologiquement progressive. Celle-ci doit avoir comme point de départ de la création de l'OUA et comme destination la disparition de cette organisation, suivie simultanément de la création de l'UA.
Notre travail sera subdivisé en trois chapitres.
Dans le premier chapitre, pour éclairer le lecteur sur la terminologie qui sera utilisée tout au long des développements de notre travail, nous avons jugé bon de mettre en lumière les généralités des organisations internationales.
Le deuxième chapitre quant à lui traitera des aspects propres à l'OUA ; sa genèse, sa structure, son fonctionnement ainsi que les difficultés auxquelles elle a été confrontées.
Enfin, les innovations dont l'Acte constitutif de l'Union africaine a été porteur feront l'objet du troisième et dernier chapitre de notre travail.
[...] Cependant, même si la tentation est grande, on ne saurait être amené à faire une assimilation simpliste entre l'acte constitutif des organisations et les constitutions des Etats. En effet, selon Quoc Dinh NGUYEN, Patrick DAILLIER et Alain PELLET, il n'est pas légitime [ ] de confondre le droit constitutionnel propre à une tradition nationale et autonome vis-à-vis des ordres juridiques, et le droit des organisations internationales, en partie subordonné au droit des traités Cela étant, la nature constitutionnelle de l'acte constitutif de l'organisation internationale affirme sa spécificité par rapport aux traités multilatéraux. [...]
[...] La composition de ces organes repose sur le principe de l'égalité souveraine des Etats. Ce principe implique que tous les Etats membres de l'organisation soient représentés dans tous les organes et donc qu'il n'existe que des organes pléniers comme organes interétatiques.[77] Cependant, des raisons politiques (compétence ou intérêt de certains Etats) et techniques conduisent à prévoir des organes restreints.[78] Les organes restreints ne comprennent qu'une partie des membres de l'organisation. Les modalités de leur désignation reposent généralement sur un double critère : l'intérêt ou la compétence de certains Etats et une répartition géographique équitable[79]. [...]
[...] Le sort du personnel de l'OUA Autant le processus de transformation de l'OUA en Union africaine fut un processus long, autant le sort du personnel de l'OUA a été réglé par voie de plusieurs décisions. Pourtant, il faut préciser d'emblée que le personnel de l'OUA a été entièrement repris par l'Union africaine tout en notant qu'il a dû être redéployé. En effet, le Secrétaire général dans son rapport sur la mise en œuvre de la restructuration du Secrétariat général de l'OUA notait qu' une liste des fonctionnaires à redéployer a été établie [ Sur base de cette liste, une lettre a été adressée individuellement à chaque fonctionnaire, le 9 août 2000, pour l'informer de son poste, de son grade et de son échelon dans la nouvelle structure En outre, ce rapport estimait qu'après le déploiement du personnel, quatre-vingts postes de la catégorie professionnelle et de la catégorie des services généraux étaient vacants, et donc qu'ils étaient à pourvoir au cours de l'exercice financier 2000-2001.[269] De ce qui précède, il ressort que la nouvelle structure de l'UA a non seulement absorbé le personnel de l'OUA, mais aussi qu'il restait encore quelques postes vacants, à combler. [...]
[...] Ces instances tiennent deux réunions plénières par an qui sont normalement placées avant celles du Comité afin de préparer ses sessions (art du Règlement intérieur du Comité). Le Comité soumet au Conseil des ministres ses programmes politiques, militaires, administratifs et financiers. Il est responsable devant lui et devant la Conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement Les Commissions spécialisées et les Institutions spécialisées de l'OUA La Charte de l'OUA prévoyait des Commissions spécialisées. Tout au long de son évolution, l'OUA a créé un certain nombre d'Institutions spécialisées. [...]
[...] cit p [224] AIT-AHMED L'Afro fascisme : les droits de l'homme dans la Charte et la pratique de l'OUA, Paris, L'Harmattan p [225] Idem., p [226] Ibid. [227] MFOULOU op. cit., p [228] FRIEDMAN op.cit., p [229] Ibid. [230] MFOULOU op. cit., p [231] KODJO préface chez JOUVE op. cit., p [232] BORELLA op. cit p.235 [233] JOUVE op. cit., p [234] C'est notamment le cas de la Côte d'Ivoire qui a violé l'embargo décrété par l'OUA à l'égard de l'Afrique du Sud de l'apartheid. [...]
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