La reconnaissance internationale de l'Etat est un élément essentiel de la diplomatie internationale puisqu'elle permet le fonctionnement officiel et durable des relations internationales – qu'elles soient bilatérales ou multilatérales. Cependant, elle pose un certain nombre de problèmes à la fois d'ordre juridique et d'ordre politique.
En effet, bien que l'on puisse assez clairement définir la reconnaissance internationale de l'Etat comme étant l'acte par lequel un Etat constate l'existence d'un autre Etat, celle-ci reste une des notions les plus controversées du droit international. Tout d'abord, la reconnaissance d'Etat n'est pas la reconnaissance de gouvernement, laquelle concerne la transformation du gouvernement d'un Etat existant. Or, la reconnaissance de l'Etat intervient généralement lors de la création d'un Etat nouveau et ce phénomène engendre très souvent des débats passionnés sur les conditions d'existence de ce nouvel Etat.
Il convient donc de se demander si la reconnaissance internationale est une condition nécessaire de l'existence d'un Etat. Cela implique que se pose, la question des effets politiques que peut avoir l'acte juridique qu'est a priori la reconnaissance internationale, au vu de son importance dans les relations internationales...
[...] Les différentes formes que peut prendre la reconnaissance internationale de l'Etat montrent bien qu'elles sont très souvent liées à des enjeux politiques. - Dans le cas d'une reconnaissance prématurée celle-ci intervenant avant que toutes les conditions d'existence d'un Etat soient réunies l'Etat qui reconnaît cherche en général une consolidation rapide des bonnes relations avec l'Etat naissant. La reconnaissance prématurée peut également répondre à des motivations moins pratiques qui sont de l'ordre des convictions politiques. Ainsi en est-il pour les nombreux Etats qui ont reconnu l'OLP avant que soit créée l'Autorité palestinienne. [...]
[...] Ainsi, la reconnaissance internationale de l'Etat revêt-elle à la fois une valeur juridique et politique. Mais cela ne signifie pas forcément que les effets politiques de cet acte nuisent à sa valeur juridique. En effet, lorsque les relations internationales sont confondues avec la coopération et le consensus dans un souci de limiter les conflits, la dimension juridique de la reconnaissance d'Etat est particulièrement affirmée. Il reste cependant que lorsque les rivalités et les tensions prennent de l'importance sur la scène internationale, la reconnaissance d'Etat devient une arme de politique étrangère aux mains des puissances. [...]
[...] Or, la reconnaissance de l'Etat intervient généralement lors de la création d'un Etat nouveau et ce phénomène engendre très souvent des débats passionnés sur les conditions d'existence de ce nouvel Etat. Il convient donc de se demander si la reconnaissance internationale est une condition nécessaire de l'existence d'un Etat. Cela implique que se pose, la question des effets politiques que peut avoir l'acte juridique qu'est a priori la reconnaissance internationale, au vu de son importance dans les relations internationales. I. [...]
[...] PERRIN de BRICHAMBAUT Marc (et alii), Leçons de droit international public, Paris, Presses de Sciences Po et Dalloz p.52. Ce caractère discrétionnaire de la reconnaissance internationale d'Etat fut notamment affirmé en 1936 dans la résolution de Bruxelles de l'Institut de Droit International. Juridiquement, la RDA présentait en effet toutes les caractéristiques d'un Etat et réunissait toutes les conditions pour qu'elle soit reconnue en tant que tel par les autres Etats. [...]
[...] La reconnaissance est ainsi considérée par le droit international comme un acte unilatéral de l'Etat. Seuls les Etats ont la compétence de reconnaître un autre Etat, les organisations internationales, par exemple, ne pouvant jouer ce rôle. Il s'en suit que l'admission d'un Etat au sein d'une organisation internationale ne peut être considérée comme une reconnaissance internationale de cet Etat mais n'a comme simple conséquence, de ce point de vue, que la naissance de relations entre cet Etat et l'organisation. En outre, l'admission de cet Etat au sein de cette organisation ne sous-entend nullement sa reconnaissance en tant qu'Etat par les Etats membres de l'organisation. [...]
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