William Bourdon est né en 1956, c'est un avocat, inscrit au barreau de Paris, spécialisé en particulier dans la défense des droits de l'homme, des victimes de la mondialisation et des crimes contre l'humanité. De 1995 à 2000, il est secrétaire général de la fédération internationale des droits de l'Homme.
En 2000, il rédige et fait éditer l'essai « la Cour Pénale Internationale - le Statut de Rome », dans lequel il explique et critique, article par article, les arcanes de cette institution.
En 2001, il crée et préside pendant un temps l'association « Sherpa », qui est un réseau international de juristes constitué pour répondre aux nouvelles formes d'impunité qui résultent de la globalisation. C'est un travail qui consiste en premier lieu à améliorer les outils juridiques disponibles.
Enfin, il faut signaler son coup d'éclat en 2005, lorsqu'il parvient, en tant qu'avocat, à faire verser 5,2 millions d'euros par le groupe Total à des Birmans victimes de travaux forcés dans le cadre de la construction d'un gazoduc en Birmanie. Le versement de cette somme est le résultat de négociations d'avant procès et constitue la contrepartie du retrait, par les victimes birmanes, de leur plainte contre le groupe en question.
[...] Ces évènements ont conduit à la mise en place de nouvelles juridictions indépendantes dans le cadre des Nations-Unies : les tribunaux internationaux temporaires. On en compte quatre aujourd'hui : le TPIR (Rwanda), le TPIY (Ex-Yougoslavie), le TSSL (tribunal spécial pour la Sierra Leone) et le TSL (le tribunal spécial pour le Liban, qui a ouvert en février 2009). Par ailleurs, la résonance de ces évènements dans l'opinion publique internationale, à travers la couverture médiatique qui en a été faite, mais aussi en raison du travail des ONG présentes sur place, a permis de faire renaître l'idée d'une juridiction permanente indépendante des Etats. [...]
[...] Dans le texte de Mario Bettati (auteur d'un ouvrage intitulé le droit d'ingérence cela se traduit par la consécration de l'ingérence immatérielle, qui consiste pour la communauté internationale à pouvoir délibérer sur les situations intérieures, à la fois en raison de l'universalité des droits de l'homme et en raison des menaces que leurs violations engendrent pour la sécurité mondiale L'ingérence immatérielle sera par ailleurs élevée, par l'auteur lui-même et l'actuel ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, au rang de devoir d'ingérence pour des impératifs d'ordre humanitaire. Ces avancées notables participent de cette mutation de l'ordre international que l'auteur évoque en intitulé de son ouvrage. [...]
[...] Dans un système où le dernier mot revient aux états et où les pressions politiques sont nombreuses, la société civile internationale aura un rôle primordial à jouer, pour permettre au Procureur général de dévoiler au grand jour la duplicité de tel ou tel gouvernement et ainsi octroyer la compétence à la CPI. Un autre défi est à relever pour s'assurer de l'efficacité de la CPI. Ce défi, à l'inverse des précédents, ne pourra être relevé que si les Etats en manifestent la volonté. [...]
[...] Cette institution n'est véritablement née qu'avec la signature du Statut de Rome par le soixantième Etat, soit au mois d'avril 2002. Au 1er juin états, à l'exception entre autres des USA, de la Russie, de la Chine, d'Israël et de l'Inde, sont signataires du statut de Rome, à ne pas confondre avec le Traité de Rome, et reconnaissent donc la compétence de la CPI et de ses juges pour connaître des crimes les plus graves et ayant une portée internationale. [...]
[...] Ce sont donc les raisons d'Etat les plus inavouables qui prennent le dessus en de telles circonstances. Ainsi l'auteur donne-t-il l'exemple de la fuite du général algérien Khaled Nezzar du territoire français, le Quai d'Orsay ayant affirmé à tort qu'il bénéficiait d'une immunité diplomatique du fait du caractère officiel de sa visite, alors qu'il n'était venu que pour dédicacer son dernier ouvrage A l'inverse, ce qui se passe en Belgique paraît, selon l'auteur, un peu exagéré : en effet, les lois belges de 1993 et 1999 permettent au juge belge d'enquêter sur les présumés responsables de crimes internationaux sans aucun critère de territorialité. [...]
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