Philippe Moreau Defarges est conseiller des affaires étrangères, professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et chargé de mission à l'IFRI.
Le droit international pose le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat comme un des fondements de l'ordre mondial. Dès lors toute ingérence est a priori illégale et illégitime…
Cependant, dans cet ouvrage, PMD s'attache à démontrer que l'ingérence est une réalité de la vie internationale et une notion qui suscite de nombreuses questions. Cet ouvrage porte sur toutes les formes d'ingérences, et a pour objet de réfléchir sur l'avenir de l'ingérence, qui, selon l'auteur est une réalité omniprésente et multiforme.
[...] Fondé sur un devoir moral de dénonciation et de témoignage, le sans frontiérisme repose largement sur les médias. Or, dès qu'il y a médias, il y a enjeu politique et risque de manipulation, de tri au service du pouvoir en place. Ainsi, si humanitaire et politique sont deux ordres bien distincts, le premier reposant sur l'urgence, la survie et les souffrances élémentaires et trouvant sa légitimité dans la communauté des hommes, tandis que le second doit envisager ces questions à long terme et repose sur une légitimité politique, organisée Ces deux ordres restent néanmoins interdépendants. [...]
[...] La Relation D'ingérence Selon PMD, alors que l'ingérence est induite par tout échange (entre groupes sociaux, Etats le principe de non ingérence, lui, doit être construit et se heurte à des interprétations diverses. A. L'ingérence, une interaction vivante Dès qu'il y a un échange humain, il y a ingérence ou au moins un risque d'ingérence. L'ingérence est indissociable de toute relation humaine, chacun influençant toujours autrui et réciproquement. Elle est inhérente à la vie sociale et met face à face un fort et un faible, le 1er revendiquant une supériorité et surtout un droit et un devoir d'intervenir dans le 2nd, lequel se sent mais conteste être inférieur. [...]
[...] - l'engrenage : toute ingérence enclenche et justifie d'autres ingérences. Toute intervention d'une grande puissance entraîne celle des autres. Mais quelles que soient les intentions de l'ingérant, (d'aider, d'influencer, de dominer ) et quel que soit le degré de proximité ou d'éloignement notamment culturel entre l'ingérant et l'ingéré ; toute ingérence connaît environ les mêmes justifications et dynamiques : Justification de l'ingérence : Intervention généralement dictée par une menace réelle ou imaginaire, visant les valeurs, la communauté que l'auteur de l'ingérence a le devoir de maintenir. [...]
[...] Organisations internationales : Celles-ci, telles que l'ONU, revendique mener une action apolitique car, au- delà des intérêts des Etats. Il s'agit d'une tentative d'incarnation d'un intérêt général commun à tous les hommes. Cependant, l'ONU rassemblant des Etats souverains, ce qu'elle fait dépend d'eux et de leur degré d'entente. Toute action est collective, mais de fait, si une ingérence émane d'une structure en principe neutre, il existe quand même une dimension politique. Exemple : ONU et intervention humanitaire en Bosnie Herzégovine. [...]
[...] L'emprunte Politique de Toute Ingérence Existe-t-il des ingérences apolitiques ? Le rapport entre ingérence et politique est-il différent selon que l'ingérant est une association humanitaire, un Etat ou une organisation humanitaire ? A. Ingérence humanitaire L'humanitaire ne cesse de se heurter au politique et de négocier avec lui. La politique doit reconnaître l'espace de l'action humanitaire, mais en contrepartie, l'humanitaire ne doit pas intervenir dans le champ politique. Associations humanitaires : Il existe une traditionnelle opposition entre la Croix Rouge et les associations sans-frontiéristes En effet, la Croix Rouge, crée à l'initiative de Henri Dunand, considère que politique et guerres constituent des réalités incontournables. [...]
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