« Nous vivons une crise du système international, qui ne pourra être surmontée sans une "réforme radicale" de l'ONU » a déclaré Kofi Annan, Secrétaire Général de L'ONU, après le déclenchement de la guerre en Irak. L'éventuelle réforme de l'ONU (Organisation des Nations Unis) n'est cependant pas une idée nouvelle. L'un des fondements de l'Organisation mise en place en 1948 était justement d'empêcher des actions militaires unilatérales. A priori, cette règle a été facilement brisée. L'ONU, organisation intergouvernementale par excellence, a été crée, à la suite de la faillite de la SDN (Société des Nations), dans le but de gérer au mieux les conflits, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Presque 60 ans plus tard, le monde a bien changé, il est même de plus en plus polarisé. L'hégémonie des Etats-Unis est sans partage devant le reste des Etats membres dont certains disposent de capacités économiques et politiques, mais qui ne font pas le poids devant l'hyper puissance américaine. La Charte de l'ONU, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et d'autres textes fondamentaux restent des références essentielles qui indiquent la volonté ou l'espoir de construire un monde meilleur. Malheureusement, il faut constater que l'ONU n'est plus le lieu où les vraies décisions sont prises. Dans le domaine du droit international, la situation mondiale piétine, car la réalité est que de nombreux Etats continuent de bafouer les droits fondamentaux de leurs citoyens. Et que dire des institutions de l'ONU ? là aussi il semblerait bien qu'une crise soit en train de s'installer de jour en jour, si ce n'est pas déjà fait. Dernièrement, les 191 Etats membres de l'Organisation n'ont pas adopté dans leur totalité les réformes proposées par K.Annan. On peut y voir un échec relativement important, mais à la portée encore inconnue. Cependant, cet échec n'est pas vraiment surprenant, car il est le reflet de la crise structurelle de l'ONU, et de son incapacité à encadrer juridiquement et politiquement l'action des Etats sur la scène internationale. Malgré tout, il n'est sûrement pas opportun de dramatiser la situation relative à la crédibilité de L'ONU.
On peut se demander, en raison des circonstances actuelles, si, depuis sa création jusqu'à aujourd'hui, l'ONU a réussi à façonner un ordre international : l'ONU doit-elle être remise en cause? la difficulté de la réponse est intimement liée à la complexité de la notion de « remise en cause ». En effet, alors que l'on peut considérer qu'à une certaine période l'efficacité de cette organisation était indiscutable, et imposait par voie de conséquence le respect, cette efficacité, notamment en raison des derniers évènements dans le monde, peut être aujourd'hui remise en question. C'est pourquoi, dans l'espoir de répondre au mieux à la problématique soulevée, il faudra d'abord étudier le fait que l'ONU était hier nécessaire et convaincante ( I ). A la suite de quoi il sera utile de constater que l'ONU est aujourd'hui affaiblie et discréditée (II).
[...] On peut rappeler que les Etats-Unis, avec d'autres états, ont souvent usé de violence à côté et contre la Charte comme en témoignent les invasions du Guatemala en 1954, à Saint Domingue en 1960, à Cuba en 1961, à Panama en 1989 cette injustice n'a pas sa place dans un contexte où doit dominer le Droit International. Cette représentation étatique inégale laisse penser que l'ONU est aujourd'hui discrédité, ce qui n'était pas le cas auparavant, hier. L'ONU doit aujourd'hui se remettre en cause et se débarrasser des fardeaux qui l'ont immobilisé depuis plus ou moins 60 ans. [...]
[...] Donald Rumsfeld qualifiait il n'y a pas si longtemps la CPI d'« organisme incontrôlé Critiques fondées ou non, il faut admettre qu'il y a un véritable soucis au sein de la justice pénale internationale, provoquant l'indignation de certains pays des Nations Unis. Un autre organisme, lié à l'ONU est contesté : la Commission des Droits de l'Homme (CDH). En effet, on reproche aux Etats coupables de certaines violations graves d'avoir investit cet organe afin d'influencer l'exercice de son mandat. Des requêtes récentes formulées par divers pays (exemple du Zimbabwe) ne sont même pas prises en compte. La CDH semble en panne, voire inutile. [...]
[...] D'ailleurs, les Etats-Unis jouent le jeu de l'ONU, qui sert de caution morale au déclenchement de tout nouveau conflit. C'est ce qu'illustre la Guerre du Golfe en 1991, où la coalition anti-irakienne menée par les Américains se constitue dans le cadre des résolutions votées au sein de l'ONU. Le CS prend des sanctions économiques contre l'Irak, coupable d'avoir violé la souveraineté du Koweït, et la résolution 678 du CS autorise l'emploi de la force par les Etats membres. Après une légère crise relative aux relations internationales durant la Guerre Froide, l'ONU a su rapidement rebondir et montrer que son rôle était important. [...]
[...] Cette superpuissance semble tenter de réduire l'influence des Nations Unis dans le monde. Les pressions sur la participation financière des Etats-Unis à l'ONU, son invasion en Irak et son refus de reconnaître la légitimité de la CPI font apparaître l'idée d'un besoin de remise en cause des prérogatives de l'Organisation. Plusieurs pays modernes et nations émergentes souhaitent actuellement la réforme du CS, mais en menaçant d'user de son pouvoir de veto (tout comme la Chine d'ailleurs) les Etats-Unis exercent un poids moral sur l'ensemble de l'ONU. [...]
[...] En effet, la nécessité d'une "revitalisation" de l'Assemblée Générale a souvent été évoqué. Celle-ci passe par l'allègement d'un ordre du jour pléthorique et répétitif d'une année à l'autre. L'AG pourrait aussi se voir réduire le nombre de résolutions adoptées. De plus, certaines critiques ont été adressées sur le fait que l'AG ne mettait pas assez l'accent sur les thèmes prioritaires de la coopération internationale. À la suite du discours de K.Annan devant l'AG, en date du 20 mars 2005, certains ministres et représentants des pays n'ont pas caché leur déception face aux délibérations rendues par l'AG depuis quelque temps. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture