Le conflit russo-géorgien a débuté le 7 août 2008 avec l'assaut lancé par le président géorgien Mikheïl Saakachvili contre la région autonome mais sécessionniste d'Ossétie du Sud, pour en reprendre le contrôle.
Le Samedi 9 août, la Russie envoie des renforts en Ossétie du Sud pour y appuyer les séparatistes, lançant des attaques aériennes dans l'ouest de la Géorgie, y compris contre la base militaire de Senaki et des cibles militaires dans le port de Poti et autour de la localité de Zougdidi.
Dans l'après-midi, la Géorgie annonce avoir ordonné à ses forces un cessez-le-feu immédiat en Ossétie du Sud et appelle la Russie à commencer des pourparlers pour mettre fin aux hostilités. Pendant ce temps-là, les troupes russes indiquent avoir largement repris le contrôle de la capitale ossète, Tskhinvali. Tbilissi accuse les forces russes de se diriger vers le sud, et la ville géorgienne de Gori.
Le lundi 11 août, la Géorgie, qui avait décrété un cessez-le-feu en Ossétie du Sud dimanche, semble ne pas avoir mis ces promesses à exécution, selon Moscou. La Russie tire prétexte de cela pour ne pas se soumettre au cessez-le-feu demandé par la communauté internationale.
Le président géorgien Mikheïl Saakachvili annonçait dans la soirée que les forces russes occupaient désormais la majeure partie du territoire géorgien, contraignant les troupes géorgiennes à se replier pour défendre la capitale, laquelle n'est toutefois pas menacée immédiatement. Il a aussi accusé la Russie de vouloir « remplacer le gouvernement à Tbilissi » et « contrôler les voies d'approvisionnement en énergie ». Moscou a répondu n'avoir aucune intention de marcher sur Tbilissi.
[...] Les ossètes qualifient cette période de génocide ce que la Géorgie dément bien entendu. En novembre 1993, l'Ossétie du Sud rédige sa première Constitution et élit son premier président. Depuis lors, les géorgiens tentent de redorer leur blason, et l'on ne peut pas depuis parler d'oppression sans pour autant nier l'existence de fortes tensions dans la région. En janvier 2005, le président géorgien présente à l'Ossétie du Sud un statut d'autonomie élargie, une proposition refusée par le leader ossète Édouard Kokoïty. [...]
[...] Ensuite, peut-on considérer l'intervention russe comme une réaction de légitime défense face à l'agression géorgienne ? Enfin, peut-on considérer que l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie peuvent se prévaloir d'un droit à l'autodétermination et à l'indépendance, après leur reconnaissance par la Russie ? II- La Russie peut- elle se prévaloir d'une intervention d'humanité? La notion d'intervention d'humanité est développée dans le rapport de 2001 publié par la Commission sur l'Intervention et la Souveraineté des Etats (CISE). Dans celui-ci, la CISE essaie de définir ce que pourrait être une intervention légitime. [...]
[...] Néanmoins, la qualification d'agression (ainsi défini par l'art.51 du Chapitre VII, et par la résolution 3314) nécessite l'intervention d'un Etat sur un autre Etat. Or il s'agit de l'intervention armée de la Géorgie sur son propre territoire et l'Ossétie du Sud n'est pas reconnu comme un Etat par la communauté internationale. La Russie, qui a distribué des passeports russes à tous les habitants non ethniquement géorgiens d'Ossétie du sud, affirme aujourd'hui qu'elle répondait à son engagement d'assurer la sécurité des habitants russes d'Ossétie du Sud, et donc qu'elle a secouru ses citoyens. [...]
[...] Commençons par étudier la question du qualificatif de peuple pour les ossètes. Sociologiquement et d'après la définition de Calogeropulous-Statis, les ossètes sont bien une population homogène et majoritaire sur un territoire déterminé, qui a une volonté de vivre en commun et qui dispose d'un embryon de pouvoir. Ainsi, ils peuvent être sociologiquement qualifiés de peuples. Mais qualifier les ossètes de peuple d'un point de vue juridique s'avère plus difficile. En effet, aucune résolution internationale ne parle du peuple ossète, ni de son droit à l'auto détermination. [...]
[...] De plus si l'on peut douter du caractère charitable de l'intervention russe, il est incontestable que la Russie a des intérêts stratégiques dans la région. Au plan géoéconomique, le corridor sud-caucasien a été présenté par Washington comme la voie alternative idéale au réseau russe pour l'évacuation des produits gaziers et pétroliers de la mer Caspienne et d'Asie centrale. Trois tubes l'empruntent dont un primordial pour les intérêts de la Russie. Il s'agit de l'oléoduc BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan, sous contrôle de compagnies occidentales), qui évacue 850.000 de barils par jour, soit de la demande mondiale. [...]
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