L'universalisme des droits de l'Homme est-il un prérequis, une condition, à leur garantie ?

Extraits

[...] D'un point de vue religieux, le monde musulman pose également problème en son rejet partiel ou total des droits de l'Homme. Un exemple de cela est la Déclaration du Caire sur les droits de l'homme en Islam adopté le 5 août 1990 qui place la charia au-dessus des droits de l'Homme, et ce, malgré le fait que la CEDH (CEDH févr Refah Partisi, n° 41340/98) considère ces deux textes incompatibles. Ainsi, l'universalisme des droits de l'Homme est difficilement garant de ces derniers, puisque s'opposant à des freins d'une nature culturelle et religieuse. [...]

[...] L'universalisme des droits de l'Homme est-il un prérequis, une condition, à leur garantie ? « Charbonnier est maitre chez soi, nous traiterons comme nous l'entendons nos socialistes, nos communistes et nos juifs. » Joseph Goebbels, dès 1933, par cette affirmation prononcée à la tribune de la convention de Genève, explicitait la difficile conciliation entre l'internationalisation des droits fondamentaux et la souveraineté des États voulant y déroger. Si ce propos peut paraître anachronique, il n'en est rien, étant donné qu'il se retrouve encore aujourd'hui de manière plus implicite, comme l'a démontré la Déclaration du Caire sur les droits de l'homme en Islam adoptée le 5 août 1990 qui subordonne le respect des droits fondamentaux à la Charia. [...]

[...] Toutefois, les critiques portées sur le concept même des droits de l'Homme comme à son contenu couplé à leur mise à mal répétée par certains États peu soucieux de leur respect, laisse à penser qu'il n'en est rien. La préexistence des droits de l'Homme à l'état de société permet-elle la garantie de ces derniers ? Il conviendra d'aborder le principe d'universalité des droits de l'Homme, d'apparence garant de ce ces derniers pour ensuite s'intéresser au principe d'universalité des droits de l'Homme un garde-fou relatif de ces derniers (II). [...]

[...] Ainsi, au même titre que le libéralisme, l'individualisme et la démocratie, les droits de l'Homme reposent aussi et surtout sur l'idée d'universalisme. Donc, si l'on part du postulat que tout être humain a des droits, nonobstant des circonstances de sa naissance, l'on peut affirmer que ces droits sont d'une certaine manière garantis par le principe d'universalité. Ce qui nous amène à aborder un caractère au fondement de l'internationalisation des droits de l'Homme. Un caractère au fondement de l'internationalisation des droits de l'Homme Si ce principe est au fondement même des droits de l'Homme, l'internationalisation de ces derniers induit une nécessaire internationalisation des idées sur lesquels ils reposent, en l'occurrence, l'idée d'universalisme comme garant des droits de l'Homme. [...]

[...] Ce texte énonce que « tous les droits de l'homme sont universels, indissociables, interdépendants et intimement liés .  ». Ces différents fondements ont permis la consécration du caractère intangible de certains droits. L'on peut également mentionner l'affaire « Tadic » (2/10/1995), dans laquelle la chambre d'appel du tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie est très éloquente en son affirmation que « les frontières ne devraient pas être considérées comme un bouclier contre l'application de la loi et comme une protection pour ceux qui foulent au pied les droits les plus élémentaires de l'humanité ». [...]