L'évolution politique et constitutionnelle de la République du Congo se révèle pleine d'enseignements pour tout observateur et, en particulier pour le juriste. Les différents régimes politiques qui se sont succédé depuis l'accession de l'ancien territoire du Moyen Congo à l'indépendance mettent en effet en évidence l'existence d'un véritable laboratoire constitutionnel, conséquence de « l'instabilité constitutionnelle » qui caractérise cet Etat. Cinq Républiques organisées par différentes lois de nature constitutionnelle se succèdent de 1960 à 2002. La majorité de ces Constitutions se contentent de tirer les conséquences du renversement de l'ordre constitutionnel établi. Il est constant que l'évolution chaotique de la vie politique crée les conditions favorables aux coups d'Etat, aux mouvements insurrectionnels et autres coups de force qui interrompent le fonctionnement régulier des pouvoirs publics. L'alternance est dès lors principalement violente. Pour pallier le vide juridique qui en résulte, des Constitutions provisoires sont élaborées. Elles répondent à des critères organiques, formels et matériels. D'un point de vue organique, les Constitutions transitoires de la République du Congo sont adoptées par une autorité de fait. Il s'agit, selon les périodes, du Chef du Gouvernement provisoire, du Conseil National de la Révolution, du Comité Central du Parti Congolais du Travail ou du Comité Militaire du Parti. Cette autorité politique de fait se substitue aux institutions constituantes du régime précédent ; elle se déclare nantie du pouvoir constituant.
Investi d'une légitimité politique découlant notamment du contrôle du territoire, le pouvoir de transition assure la représentativité de l'ensemble de la Nation. Les déclarations de reconnaissance, qui émanent des Etats étrangers, lui permettent d'agir au niveau international et de bénéficier de multiples soutiens. Au plan interne, les institutions de transition procèdent à l'élaboration et à l'adoption du projet de Constitution destiné à organiser l'ordre constitutionnel définitif.
Les Constitutions provisoires congolaises mettent en évidence l'absence d'un formalisme rigoureux. Durant la période dite du statut de l'autonomie, la République du Congo est organisée par douze Lois constitutionnelles. Par la suite, on observe l'adoption d'Ordonnance, d'Actes et d'Actes Fondamentaux. L'absence de préambule caractérise les Lois constitutionnelles de 1958-1959 ainsi que l'Acte Fondamental du 5 août 1968. Il en va autrement de l'ordonnance n° 63-2 du 11 septembre 1963 et de l'Acte Fondamental du 24 octobre 1997 ; ils comportent chacun un préambule. On note aussi que selon les régimes provisoires institués, un ou plusieurs instruments sont adoptés. L'Acte Fondamental du 4 juin 1991 portant organisation des pouvoirs publics durant la période de transition se distingue ainsi des douze Lois constitutionnelles de 1958-1959 ainsi que des trois actes qui organisent la transition entre la Seconde et la Troisième République.
Les Constitutions provisoires ont pour objet principal l'organisation de la période de transition, matérialisée par la fin d'un régime politique et le début d'une nouvelle République , nécessairement assortie d'un terme plus ou moins long. Les régimes provisoires congolais organisent un régime de confusion des pouvoirs au profit des institutions de transition. Leur institutionnalisation systématique par les autorités de fait, au lendemain de l'abrogation de la Constitution en vigueur, apparaît comme l'expression d'une pratique suivie comme étant obligatoire e, constitutive d'une coutume constitutionnelle.
Au terme de l'analyse, on dénombre Sept Constitutions qui consacrent successivement le nouvel ordre politique et constitutionnel en République du Congo et qui se propose d'organiser définitivement l'Etat même si la réalité atteste que le pari sur la pérennité des institutions n'est pas toujours relevé.
On retiendra que les congolais ont expérimenté cinq régimes politiques depuis 1960. Leurs choix successifs mettent en évidence leur nette prédilection pour le présidentialisme, la relativité du parlementarisme (I) ainsi que le long intermède du régime du parti-Etat (II).
[...] Réunis à Pointe-Noire du 25 au 30 novembre 1958 afin de réfléchir sur le nouvel ordre constitutionnel, les leaders des partis politiques, des syndicats et du Conseil de gouvernement constatent le renversement de majorité favorable à l'Union pour la Défense des Intérêts Africains (UDDIA) du fait de la défection d'un député du Mouvement Socialiste Africain (MSA) le 28 décembre 1958. Les députés du Mouvement Socialiste Africain (MSA) quittent la salle afin de manifester leur désapprobation. En leur absence, les députés l'Union pour la Défense des Intérêts Africains (UDDIA) élaborent une nouvelle Constitution qui leur est favorable. Ils décident de remplacer le Premier Ministre Opangault par l'Abbé Fulbert Youlou et de transférer le siège de l'Assemblée à Brazzaville. Le 8 décembre 1958, l'Abbé Fulbert Youlou forme un nouveau Gouvernement. Le Mouvement Socialiste Africain (MSA) revendique de nouvelles élections. [...]
[...] Il exerce le pouvoir réglementaire. Le Premier Ministre est responsable devant le Président de la République, Président du Conseil d'Etat. Tandis que les ministres ne sont responsables que devant le Premier Ministre. Les assassinats du Président Marien Ngouabi le 18 mars 1977, du Président Alphonse Massambat-Débat et du Cardinal Emile Biayenda plongent une fois de plus le Congo dans la spirale de violence et justifient une nouvelle transition[70]. Celle-ci s'achève par l'adoption, par référendum, de la Constitution du 8 juillet 1979. [...]
[...] Plusieurs initiatives de ce genre sont recensées. On peut mentionner entre autres la contribution des confessions religieuses, membres du conseil œcuménique des églises chrétiennes du Congo (COECC) du 10 août 1990. Ce congrès est prévu initialement du 7 au 11 septembre 1990. Face aux velléités de la CSC, le présidium du congrès de la CSC est remplacé par un comité national de coordination des activités syndicales dirigé par Simon-Pierre Nguounimba-Nczari. En réaction, la CSC lance un mot d'ordre général de grève pour le 14 septembre 1990. [...]
[...] Elles organisent, cependant, une concentration relative des pouvoirs. a. Le réaménagement des institutions La Constitution du 24 juin 1973[65] exprime la continuité avec le régime politique antérieur. Basée sur la primauté du parti, dont les statuts ont un caractère supra constitutionnel, sur l'Etat, elle tire les conséquences de l'expérience observée depuis 1969 et qui a généré de nombreux troubles politiques ainsi que diverses tentatives de coups d'Etat[66]. La réorganisation des pouvoirs publics qui en résulte apparaît comme une véritable nécessité. [...]
[...] Le Parti Congolais du Travail (PCT) enregistre de nombreuses défections. Des anciens membres du Parti Congolais du Travail (PCT) créent de nouveaux partis politiques. Ils se désolidarisent du Parti Congolais du Travail (PCT) et choisissent désormais d'émarger à l'opposition. Le IVe Congrès extraordinaire du Parti Congolais du Travail convoqué du 4 au 7 décembre 1990, se trouve contraint de tirer les conséquences de l'implosion du Parti. Il décide de transformer ses statuts et d'ériger le PCT en parti de masse. [...]
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