L'Antarctique est à bien des égards un espace hors normes. Situé au pôle Sud, il est le continent le plus méridional de la planète, encerclé par les pointes de l'Amérique du Sud, de l'Afrique ainsi que de l'Océanie. Avec des températures pouvant frôler les – 90°C et des rafales de vents excédant parfois les 300km/h, une implantation massive sur le continent semble aujourd'hui encore inenvisageable, et l'occupation du territoire se résume à la présence de quelques centaines de scientifiques.
En effet l'Antarctique est une zone particulièrement intéressante pour ces derniers : il est le lieu idéal pour l'observation et l'étude du soleil, de l'atmosphère ou encore de certaines espèces animales. Mais l'Antarctique est surtout un réservoir important de ressources minérales. En raison de l'importante couverture de glace qui la recouvre, seulement 3% de sa surface est accessible, mais ces ressources potentielles sont immenses : fer, charbon, cuivre, plomb, zinc, or, argent, mais aussi et surtout eau douce, qui constitue probablement un des enjeux capitaux des siècles à venir. Dans ces conditions, l'attrait du contient sur la société internationale ne s'est pas fait attendre.
Comme le résumait fort bien le professeur R-J Dupuy (« le Traité sur l'Antarctique », AFDI, 1960, n°1), il était possible de distinguer trois catégories d'Etats intéressés à l'Antarctique avant les années 1960. D'une part, cinq États (France, Royaume-Uni, Norvège, Australie, Nouvelle-Zélande) se sont mutuellement reconnus au début du XXe siècle souverain sur des « secteurs » du continent, notamment sur le fondement de la découverte des différentes zones du littoral par ces États.
[...] L'article 136 dispose : la Zone et ses ressources sont le patrimoine commun de l'humanité Ainsi, dans le prolongement du traité de Washington et de l'idée d'une gestion dans l' intérêt commun de l'humanité face à l'alternative classique entre liberté et exclusivisme étatique, le droit international choisit une troisième voie, celle du patrimoine commun de l'humanité (S. Ducharne, la notion de patrimoine commun de l'humanité mémoire). La Convention de Montego Bay de 1982 instaure à l'égard des fonds marins le régime juridique que l'emprise territoriale des Etats n'a pas permis d'instaurer pour l'Antarctique : La non-appropriation nationale de l'espace, son utilisation pacifique, l'exploitation du patrimoine dans l'intérêt commun de l'humanité et la gestion par une autorité spécifique. [...]
[...] Par ailleurs, en ce qui concerne l'Antarctique, bien que le traité de Washington offrait la possibilité d'une révision 30 ans après son entrée en vigueur, l'hypothèse d'une modification profonde du système mis en place reste peu probable. En effet, aucune demande de réunion des parties n'a été demandée sur le fondement du paragraphe 2 de l'article 12. De plus le régime, comme nous l'avons constaté est évidemment favorable aux parties consultatives, dès lors il est difficilement envisageable que ces derniers renoncent à cette position. [...]
[...] Le Traité marque bien un changement de direction concernant le statut juridique de l'Antarctique. Comme le souligne J-P Pancracio Droit international des Espaces : Air, Mer, Fleuves, Terre, Cosmos Armand Collin) le traité atteste du passage d'une période de revendication des souverainetés à une nouvelle période de gestion commune du continent En effet, avant 1957, les scientifiques mettent en avant le manque important de connaissances sur l'Antarctique, notamment lié aux difficultés des conditions climatiques. Ils en viennent donc à la conclusion que la collaboration scientifique est nécessaire pour étudier efficacement le continent. [...]
[...] Le régime juridique de l'Antarctique - les changements de perspective en droit international des espaces L'Antarctique est à bien des égards un espace hors normes. Situé au pôle Sud, il est le continent le plus méridional de la planète, encerclé par les pointes de l'Amérique du Sud, de l'Afrique ainsi que de l'Océanie Avec des températures pouvant frôler les 90°C et des rafales de vent excédant parfois les 300km/h, une implantation massive sur le continent semble aujourd'hui encore inenvisageable, et l'occupation du territoire se résume à la présence de quelques centaines de scientifiques. [...]
[...] D'autre part la mise en place d'une telle coopération nécessitait un nombre réduit d'Etats (plus il y a d'Etats, moins la recherche d'un compromis est aisée). Enfin, seuls certains Etats sont intéressés par le continent et y ont des activités. Toutes ces raisons ont donc poussé les Etats à rejeter l'alternative classique à l'instauration d'une souveraineté sur un espace : l'absence de souveraineté sur cet espace. Avec le traité de Washington, le droit international des espaces sort donc de la dialectique traditionnelle : souveraineté/absence totale de souveraineté. [...]
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