Effectivité de l'intangibilité des frontières, État nation, colonisation européenne, affaire Lockerbie, ingérence humanitaire, Tchernobyl, principe de territorialité, révolution de velours, cohérence géographique, reconnaissance d'un État, principe de souveraineté, principe de non-ingérence, libéralisme économique, mondialisation
La notion de frontière linéaire est relativement récente. Elle s'est diffusée à la faveur de la colonisation européenne et l'essor des recherches scientifiques et cartographiques. L'Académie des Sciences réalisa la première carte de France précise en 1684. Deux conceptions vont alors s'imposer sur le délicat problème de la validité des frontières. La conception française met en valeur la limite de l'État Nation et de ne pas avoir pris en compte la cohérence géographique ou sociale en incluant dans un même État des populations aux religions, langues et coutumes différentes comme au Tchad. Cette conception est à l'origine de nombreux problèmes actuels en Afrique. La conception britannique est fédérale et décentralisée, elle donne une valeur plus importante à la frontière intérieure et s'appuie sur le principe de "diviser pour mieux régner".
[...] La reconnaissance internationale de l'existence d'un pays à l'ONU impose de fait l'intangibilité de sa frontière. La fonction politique de la frontière se définit plus par ce qu'elle regroupe que par ce qu'elle sépare. La frontière peut ainsi marquer ou jalonner l'évolution d'un système politique ou idéologique (le camp socialiste), matérialiser un champ d'action économique, une zone d'échanges ou de migrations comme dans l'Union européenne. Elle peut être aussi l'héritage d'une maille administrative juridiquement officialisée lors des différentes accessions à l'indépendance en Afrique ou en Asie. [...]
[...] Les Nations-Unies limitent à l'origine l'usage de la force à la protection des populations. Mais, la désignation implicite d'un agresseur en la personne de Milosevic, à partir de la fin de l'été 1995, confère à l'usage de la force un aspect plus politique. La guerre du Kosovo fut organisée consciemment par l'OTAN. Lors des négociations de Rambouillet, les Américains formulèrent de demandes inacceptables afin d'obtenir un refus serbe qui leur fournisse une excuse pour lancer les attaques. Loin d'affaiblir Milosevic, les bombardements renforcèrent sa popularité. [...]
[...] Aussi les fluctuations des marchés boursiers de par le monde ont une incidence directe sur les économies des différents pays à travers la planète. Ainsi, la mondialisation et ses effets pervers affaiblissent inéluctablement l'opacité des frontières. Ces dernières sont davantage transgressées par l'ambiguïté de la notion de l'ingérence. III. L'intangibilité des frontières et l'ingérence L'ingérence, dévoyée de sa vocation humanitaire originelle, confirme le jeu de puissance imposé à la notion de territorialité, et révèle, à travers de nombreuses missions, sa facette politique. De surcroît, la stratégie sécuritaire, après le 11 septembre, va fragiliser davantage l'étanchéité des frontières. [...]
[...] L'ingérence légitime celle qui soumet tous les Etats au respect des principes fondamentaux du droit international, se heurte au problème politique d'une sélectivité dans les choix des interventions et leurs objectifs. Certes, les résolutions 43-131 et 45-100 de l'Assemblée générale des Nations unies posent les jalons de ce que pourrait être « l'ingérence humanitaire ». Cependant, ces résolutions ne sont pas contraignantes et réaffirment la souveraineté de l'État. La véritable rupture est en fait consacrée lors de la Guerre du Golfe. La résolution 688 du Conseil de sécurité est le premier texte de valeur permettant de s'immiscer dans les affaires internes d'un État où le consentement de ce dernier est négligé. [...]
[...] Leurs investissements directs partout dans le monde affaiblis les États cibles qui cherchent dans la personne des acteurs internationaux l'instrument d'intervention, de redressement et de sauvetage. Cependant les solutions apportées par le FMI, la Banque Mondiale et de surcroît l'OMC ne font qu'approfondir la plaie de la dépendance à la dette des pays en voie de développement et augmenter l'hémorragie. Les plans d'ajustement structurels (PAS) ont rendu leurs bilans et les bailleurs de fonds ont aujourd'hui la mainmise partout dans le monde. Les crises cycliques inhérentes à l'essence même de l'économie libérale ne connaissent non plus de frontières. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture