« Nous n'avons pas pour mission de résoudre les problèmes économiques du monde. Cela étant, nous reconnaissons qu'il est de notre intérêt de participer à la recherche des solutions ». Les firmes multinationales ont été la cible de nombreuses critiques depuis une vingtaine d'années, cristallisant autour d'elles les reproches d'une mondialisation débridée aux yeux de la société civile.
On ne compte plus les scandales qui ont entaché leur réputation à l'image de l'explosion de l'usine Carbide à Bhopal en Inde, du travail illégal des enfants au Bangladesh pour les sous-traitants de Nike ou encore de la pollution du delta du Niger par Shell. Une prise de conscience de ces entreprises s'est donc révélée nécessaire dans la perspective d'une redéfinition de leur rôle afin de mieux prendre en compte les conséquences sociétales de leurs activités sur le développement ou sur l'environnement.
Ces firmes multinationales sont devenues un des acteurs majeurs de cette nouvelle structuration de l'ordre économique mondial qui a émergé avec la phase de mondialisation. Tandis que le système international a longtemps reposé sur le principe cardinal de souveraineté territoriale des États les plaçant ainsi au sommet de la hiérarchie, il semblerait que la tendance se soit infléchie à la faveur des multinationales dont le poids est tel aujourd'hui qu'elles rivalisent avec certains États en termes de puissance financière, le chiffre d'affaires du groupe pétrolier américain BP avoisinant par exemple le PIB d'un pays comme l'Afrique du Sud.
[...] Selon les chiffres du Fonds monétaire international en 2009, le PIB de l'Afrique du Sud était de millions de dollars et le chiffre d'affaires de BP de millions de dollars. CNUCED, World Investment Report 2009 : Transnational Corporations, Agriculture Production and Development, New York et Genève, Nations Unies p. LEE E. et VIVARELLI M., Les conséquences sociales de la mondialisation dans les pays en développement Revue internationale du travail, Vol (2006), nº3, pp. 191-210. OCDE, Les entreprises multinationales dans des situations de conflits violents et de violations généralisées des droits de l'Homme, précité. ROTHGEB J. M., Foreign Investment and Political Conflit in Developing Countries, Wesport, Conn. [...]
[...] Tant le recours au droit face aux investissements des multinationales que les instruments de soft law marquent l'échec de cette tentative d'encadrement. A L'échec du recours au droit face aux investissements des multinationales : des normes perçues comme illégitimes par les acteurs des pays en développement La norme juridique contraignante accuse un retard criant sur le développement des multinationales qui déploient leurs activités à travers plusieurs Etats, voire plusieurs continents, rendant ainsi l'appréhension du phénomène par le droit très complexe[14]. [...]
[...] L'analyse de l'efficacité de ces instruments démontre un certain échec puisque l'éthique n'est utilisée qu'à des fins stratégiques dans l'optique illusoire du gagnant/gagnant Cette éthique stratégique, incarnée par la formule anglo-saxonne good ethics is good business essaye de concilier morale utilitariste avec croissance illimitée de l'activité des multinationales. Les facteurs d'échec de cette stratégie sont principalement au nombre de trois. D'abord, les valeurs sont minorées puisqu'elles ne sont liées qu'au bon fonctionnement de l'entreprise, occultant ainsi les autres dimensions de ces dernières. De plus, le discours rhétorique employé dans ces codes de bonne conduite masque les conflits d'intérêts : de grands objectifs sont assignés à la multinationale sans que soient examinées les contradictions éventuelles résultant des valeurs énoncées. [...]
[...] Cette théorie de la mobilisation considère les conflits comme le résultat d'une décision rationnelle prise par un groupe d'individus afin de s'engager dans une forme déterminée d'action pour influencer les dirigeants. Quatrièmement enfin, les investissements peuvent dans une certaine mesure mener à des conflits en exacerbant les tensions nationalistes déjà particulièrement présentes dans les PED. Une forte présence étrangère par le biais de l'implantation d'une multinationale dans une région entraîne souvent une domination se traduisant par une perte de pouvoir des autorités locales. [...]
[...] Investissements des multinationales et pays en développement - état des lieux et perspectives Nous n'avons pas pour mission de résoudre les problèmes économiques du monde. Cela étant, nous reconnaissons qu'il est de notre intérêt de participer à la recherche des solutions Les firmes multinationales[2] ont été la cible de nombreuses critiques depuis une vingtaine d'années, cristallisant autour d'elles les reproches d'une mondialisation débridée aux yeux de la société civile. On ne compte plus les scandales qui ont entaché leur réputation à l'image de l'explosion de l'usine Carbide à Bhopal en Inde, du travail illégal des enfants au Bangladesh pour les sous-traitants de Nike ou encore de la pollution du delta du Niger par Shell. [...]
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